Etape 4

PERSÉVÉRER DANS LA JOIE INTÉRIEURE

Suggestion : ouvrant porte ou fenêtre, quel est mon regard ? Ce que je vois en premier, est-ce l’oiseau qui chante, le ciel noir et agité, les personnes qui passent dans la rue ?
Me levant le matin, suis-je habité.e par l’espérance ou la peur des heures à venir ?
Persévérer dans la confiance car Dieu est là, dans chaque instant de la vie … et donc inspirer l’air frais puis me désencombrer pour mieux accueillir cette journée !

Premier temps :

Dans ma vie, il me semble souvent que j’avance lentement, pas à pas, à travers les difficultés et les épreuves de toutes sortes. C’est sans doute pour permettre le temps de la conversion, pour vaincre « le vieil homme ».

Dans mon quotidien, dans le monde de consommateurs où je suis plongé.e, ne suis-je pas esclave ?
Tout en ayant au cœur un désir de liberté, d’un ailleurs, une certaine quête d’absolu, je traverse ces épreuves qui certainement sont là pour me purifier de ce qui m’enchaîne, non  ?
Quel est le poids de cette épreuve face à la richesse qui m’est promise ?
Quelle richesse  ? Le pas à pas de la vie m’aide à la découvrir.
Plus je m’appauvris, plus je la pressens, plus je commence à la vivre.
C’est l’espérance qui me fait avancer et qui me fait déjà vivre ce que j’espère.
Et ceci me donne la force de continuer, de poursuivre ma route, quels que soient les aléas.

 

Regardons Saint François …confronté à ses épreuves, il conserve la joie.

« Le serviteur de Dieu ne peut connaître ce qu’il a de patience et d’humilité en lui tant qu’il obtient satisfaction. Mais que vienne le temps où ceux qui devraient lui donner satisfaction lui font le contraire, alors, autant il a de patience et d’humilité, autant en a-t-il et pas plus. » (Admonitions 13)

« Qu’ils prêtent attention à ce qu’ils doivent par-dessus tout désirer avoir l’Esprit du Seigneur et sa sainte opération, le prier toujours d’un cœur pur et avoir l’humilité, la patience dans la persécution et dans la maladie, aimer ceux qui nous persécutent, nous réprimandent et nous accusent, car le Seigneur dit : ‘Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient. Bienheureux ceux qui souffrent persécution à cause de la justice, car le royaume des cieux est à eux. Mais qui aura persévéré jusqu’à la fin celui-là sera sauf’ ». (2 Règle 10, 8-12)

« Considérons, tous les frères, le bon Pasteur qui, pour sauver ses brebis, a supporté la passion de la Croix. Les brebis du Seigneur l’ont suivi dans la tribulation et la persécution, la honte et la faim, dans l’infirmité et la tentation et tout le reste. Et de cela elles reçurent du Seigneur la vie éternelle. » (admonition 6, 1-2)

« Ainsi fatigué par les tourments de toute part, il est étonnant que ses forces aient pu suffire à les endurer. Quant à ses angoisses, il ne leur donnait pas le nom de peines, mais de sœurs ».                       (2 Celano 212) .

Et aussi Sainte Claire …

« Le point de perfection (de Claire) atteint dans la maladie par sa vertu, on en aura une idée en songeant que, durant vingt-huit années de pénibles souffrances, elle ne laissa échapper ni plainte ni murmure ; de sa bouche ne sortirent que paroles édifiantes ou cantiques d’action de grâces ».
(Thomas de Celano, Vie de Sainte Claire, 39)

« Réjouis-toi donc toujours dans le Seigneur, toi aussi sœur bien-aimée et ne permets à aucune amertume, à aucun nuage, de venir assombrir ta joie, toi qui es ma Dame bien-aimée dans le Christ, toi la joie des anges et la couronne de tes sœurs.
Place ton esprit devant le miroir de l’éternité, laisse ton âme baigner dans la splendeur de la Gloire, unis-toi de cœur à Celui qui est l’incarnation de l’essence divine, et grâce à cette contemplation, transforme-toi tout entière à l’image de sa divinité. Tu arriveras ainsi à ressentir ce que seuls perçoivent ses amis ; tu goûteras la douceur cachée que Dieu lui-même a, dès le commencement, réservée à ceux qui l’aiment ».
(Écrits de Sainte Claire : troisième lettre à Agnès de Prague, 10-14)

« Ce que tu fais, fais le bien : ne recule jamais, hâte-toi au contraire et cours d’un pas léger sans achopper aux pierres du chemin, sans même soulever la poussière qui souillerait tes pieds ; va, confiante, allègre et joyeuse. Avance cependant avec précaution sur le chemin du bonheur. C’est au Christ pauvre que, vierge pauvre, tu dois rester attachée. »
(2° lettre à Agnès de Prague,11-13)

Prions avec le pape François lorsqu’il se rend proche des souffrants :

Dieu miséricordieux, nous te prions pour tous les hommes, pour toutes les femmes et pour tous les enfants qui sont morts après avoir quitté leur pays à la recherche d’une vie meilleure.
Bien que beaucoup de leurs tombes ne portent aucun nom, chacun d’eux est connu, aimé et chéri de toi.
Puissions-nous ne jamais les oublier, mais honorer leur sacrifice plus par les actes que par les paroles.
Nous te confions ceux qui ont fait ce voyage, affrontant la peur, l’incertitude et l’humiliation, en vue de parvenir à un endroit de sécurité et d’espérance.
Tout comme tu n’as jamais abandonné ton Fils lorsqu’il a été conduit à un endroit sûr par Marie et Joseph, de même à présent sois proche de tes fils et tes filles que voici, à travers notre tendresse et notre protection.
En prenant soin d’eux, puissions-nous travailler pour un monde où personne n’est contraint à abandonner sa maison et où chacun peut vivre dans la liberté, la dignité et la paix.
Dieu miséricordieux et Père de tous, réveille-nous du sommeil de l’indifférence, ouvre nos yeux à leur souffrance, et libère-nous de l’insensibilité générée par le confort mondain et l’égocentrisme.
Aide-nous, en tant que nations, communautés et individus, à voir que ceux qui viennent dans nos contrées sont nos frères et sœurs.
Puissions-nous partager avec eux les bénédictions que nous avons reçues de tes mains et reconnaître qu’ensemble, comme une famille humaine unique, nous sommes tous des migrants, en chemin dans l’espérance vers toi, notre vraie maison, où toute larme sera essuyée, où nous serons tous en paix et en sécurité dans tes bras. Amen.

Chantons : Vivre debout                                                                                                                            (auteur-compositeur-interprète Laurent Grzybowski / ADF BAYARD MUSIQUE)

Deuxième temps :

 

« Vous savez sûrement que ceux qui participent à une course courent tous mais qu’un seul remporte le prix. Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère. Ils le font pour gagner une couronne qui ne dure pas ; mais nous, nous le faisons pour une couronne qui durera toujours. C’est pourquoi je cours les yeux fixés sur le but ; c’est pourquoi je suis comme un boxeur qui ne frappe pas au hasard. Je traite durement mon corps et je le maîtrise sévèrement … » 1 Cor.9, 24-27

 

Nous retrouvons notre frère François au cœur d’un massif montagneux à 1128 m d’altitude et une centaine de km d’Assise, au Mont Alverne (en italien La Verna) en 1224.

« Deux années environ avant de rendre son âme au ciel, fut favorisé par Dieu de la vision suivante : un homme ayant l’apparence d’un séraphin, doté de six ailes, se tenait en face de lui dans les airs, attaché à une croix, les bras étendus et les pieds joints.[…]
Cette apparition plongea le serviteur du Très-Haut dans un profond émerveillement, mais il ne parvenait pas à en comprendre le sens. Il éprouvait une grande joie de sentir le regard bienveillant posé sur lui par le séraphin à l’inappréciable beauté, mais en même temps il restait atterré de cette crucifixion et de ces cruelles souffrances. […]
Son cœur était entièrement accaparé par cette vision quand, dans ses mains et dans ses pieds, commencèrent à apparaître, telles qu’il les avaient vues peu avant sur l’homme crucifié, les marques des quatre clous.[…] Au côté droit, comme entr’ouvert par une lance, s’étendait une plaie d’où coulait fréquemment son sang précieux qui mouillait caleçons et tuniques. […] Il mettait grand soin à dissimuler ses blessures aux frères comme aux étrangers ; c’est ainsi que ses voisins et même ses plus fidèles disciples les ignorèrent longtemps. »               (1 Celano 94-96)

Aujourd’hui, en ce lieu, les frères franciscains ont tenu à y construire un sanctuaire pour garder mémoire de cet événement exceptionnel et y accueillir les pèlerins.

Les biographes évoquent aussi cet endroit comme celui d’un moment douloureux, angoissant, vécu par frère Léon qui accompagnait celui qu’on appelait déjà « le saint ».

« L’un de ses compagnons soupirait de regret et de désir :   ‘Ah ! Si j’avais seulement quelques-unes des paroles du Seigneur écrites de sa main !’ Mais ce que l’homme n’osa dire, l’Esprit de Dieu le révéla :François lui demanda d’apporter de l’encre et un parchemin, écrivit de sa propre main des Louanges pour le Seigneur et il termina par une bénédiction à son adresse. Puis il dit : « Tiens, prends ce parchemin et conserve-le soigneusement jusqu’au jour de ta mort. » (Legenda Major, 11.9)

Prions ces Louanges pour le Seigneur :

Tu es le seul Saint, Seigneur Dieu, toi qui fais des merveilles !
Tu es fort, tu es grand,
tu es le Très-Haut, tu es le roi tout puissant,
toi, Père saint, roi du ciel et de la terre.
Tu es trois et un, Seigneur Dieu,
tu es le bien, tu es tout bien, tu es le souverain bien,
Seigneur Dieu vivant et vrai.
Tu es amour et charité, tu es sagesse,
tu es humilité, tu es patience,
tu es beauté, tu es douceur,
tu es sécurité, tu es repos,
tu es joie, tu es notre espérance et notre joie,
tu es justice, tu es mesure,
tu es toute notre richesse et surabondance.
Tu es beauté, tu es douceur,
tu es notre abri, notre gardien et notre défenseur,
tu es la force, tu es la fraîcheur.
Tu es notre espérance,
tu es notre foi,
tu es notre amour,
tu es notre grande douceur,
tu es notre vie éternelle,
grand et admirable, Seigneur,
Dieu tout puissant, ô bon Sauveur !

Chantons : « Donne-moi seulement de t’aimer » (Claire Châtaignier/St-Ignace/MEJ)

 

 » Un jour que François était sorti dans la campagne pour méditer, ses pas le conduisirent du côté de l’église St-Damien, si vétuste qu’elle menaçait ruine ; poussé par l’Esprit, il y entra pour prier, et, prosterné devant le crucifix, il se sentit l’âme envahie, durant sa prière, d’un réconfort extraordinaire. Fixant alors, de ses yeux baignés de larmes, la croix du Seigneur, il entendit de ses oreilles de chair une voix tombant du crucifix lui dire par trois fois :  » François, va et répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruines ! « 
Effrayé et stupéfait d’entendre cette voix étrange alors qu’il était seul dans l’église, pénétré jusqu’au fond du cœur par la puissance de la parole de Dieu, tout délirant, il entre en extase … et se dispose à obéir pour réparer cette église matérielle. Mais l’église que lui désignait la voix était celle que le Christ a sauvée par son sang ; le St-Esprit le lui apprit plus tard et lui-même le révéla aux frères. «                     (Legenda mayor II)

Méditons en silence en contemplant ce même crucifié :

Dans ma vie quotidienne, des questions émergent, des doutes surgissent.
Que faire ? fuir ou faire confiance en Jésus qui a promis d’être avec nous tous les jours ?

Qui est Jésus pour moi ? Quelle connaissance ai-je de lui qui était mort et qui maintenant est vivant ? Il me cherche, il me regarde. Il connaît mon cœur profond, je n’ai pas à avoir peur car il m’aime.

Jésus m’ouvre les bras, plein de tendresse. Ai-je le désir de me rapprocher de lui ? N’a-t-il pas besoin de ma présence à ses côtés ? Comment puis-je être là où il attend que je sois ?

 » L’amour n’est pas aimé  » disait St François.
Comment puis-je, aujourd’hui, là où je vis, faire aimer l’amour, celui qui nous rend frères les uns des autres ?

Troisième temps

En silence, je prends un temps de méditation :

Vivre l’Évangile, c’est suivre le Christ.
Suivre le Christ,c’est porter une croix pour entrer dans la vie nouvelle !

Accueillons le pardon du Père pour toutes les fois où nous fuyons l’effort nécessaire à l’amour , pour toutes les fois où nous choisissons la facilité, les plaisirs sans issues.

 

Jésus dit : Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour.                       Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour.                                                        Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.                       Voici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.                               Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.                                                Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.                                                                   Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père.             Ce n’est pas vous qui m’avez choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres.                                                                                                        Jean XV, 9-17

Prions.

Seigneur, avec ton serviteur François, tu nous envoies proclamer un évangile qui soit vraiment une bonne nouvelle pour tout homme. Nous savons qu’il apporte une paix du cœur.

Tu as voulu faire de nous des collaborateurs pour bâtir un monde fraternel et juste.              Rappelle-le nous sans cesse dans nos choix d’une vie simple, revenant toujours à l’essentiel.

Nous ne voulons pas garder pour nous une telle bonne nouvelle et nous désirons ardemment être des messagers de joie et de paix.

Puissions-nous montrer ton amour non pas dans des paroles ou des discours mais dans des gestes profondément humains, allant même quelquefois à contre-courant du monde.

(domaine public / interprète Jacques Jouët / ADF BAYARD MUSIQUE)

 » Dieu très-haut et glorieux, viens éclairer les ténèbres de mon cœur.
Donne-moi une foi droite, une espérance solide et une parfaite charité.
Donne-moi le sens du divin et la connaissance de toi-même, Seigneur,
afin que je puisse accomplir ta volonté sainte qui ne saurait m’égarer. »

Notre Père …

Que le Seigneur te bénisse et te garde, qu’Il fasse sur toi rayonner son visage.                                  Que le Seigneur te découvre sa face, te prenne en grâce et t’accorde sa Paix !

Aimer dans l’épreuve, c’est commencer sa résurrection !
La croix du Christ est Source de Vie car elle est signe d’amour !

chant : Adorons le Seigneur (Chemin neuf/R.Schneider)

 

Et pour me convertir, si je faisais du neuf …?

par exemple : comment pourrais-je accorder plus de place dans mon esprit, dans mon cœur, à ce qui est source de joie plutôt qu’à tout ce qui va mal ?

Pour aller plus loin dans mon cheminement de pèlerin :
Je peux lire aujourd’hui quelques passages du livre « Sagesse d’un pauvre »                                    de Eloi Leclerc, (DDB 2007)

Etape 1 : PARTIR ENSEMBLE
Etape 2 : ACCUEILLIR CE QUI EST DONNE
Etape 3 : S’EMERVEILLER , COMMUNIER DANS LA PAIX
Etape 4 : PERSEVERER DANS LA JOIE INTERIEURE
Etape 5 : COMMENCER…

Pour ouvrir chaque étape, cliquer sur le titre. Bon chemin !