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Suggestion : faire un bouquet de fleurs (vraies ou en papier) : chacune d’elles représentant une personne pour qui je veux rendre grâce…
Premier temps :
Nous arrivons à ASSISE !
Nous vivons donc aujourd’hui la fin de notre pèlerinage ! La fin …? vraiment ..?
Vers la fin de sa vie, François déclara : « Commençons, mes frères, à servir le Seigneur Dieu, car jusqu’ici nous avons à peine ou très peu fait de progrès ! » (1Celano 103)
Alors, au moment de vivre notre dernière étape de ce pèlerinage, écoutons François et Claire :
» Et tous ceux qui dans la sainte Église catholique et apostolique veulent servir le Seigneur Dieu, et tous les ordres ecclésiastiques : prêtres, diacres, sous-diacres, acolytes, exorcistes, lecteurs, portiers et tous les clercs, tous les religieux et toutes les religieuses, tous les convers, tous les enfants et tout-petits, les pauvres et les indigents, les rois et les princes, les travailleurs et les agriculteurs, les serviteurs et les seigneurs, toutes les vierges et celles qui gardent la continence et celles qui sont mariées, les laïcs, hommes et femmes, tous les petits enfants, les adolescents, les jeunes et les vieux, les bien portants et les malades, tous les petits et les grands, et tous les peuples, les ethnies, les tribus et les langues, toutes les nations et tous les hommes, partout sur la terre, qui sont et qui seront, humblement nous les prions et supplions, nous tous frères mineurs, serviteurs inutiles, afin que tous nous persévérions dans la vraie foi et dans la pénitence, car autrement nul ne peut être sauvé.
Aimons tous, de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de toute notre vertu et toute notre force, de toute notre intelligence, de toutes nos énergies, de tout notre effort, de toute notre affection, de toutes nos entrailles, de tous nos désirs et de toutes nos volontés, le Seigneur Dieu qui nous a donné et qui nous donne à tous tout notre corps, toute notre âme et toute notre vie, qui nous a créés, rachetés et qui nous sauvera par sa seule miséricorde, qui à nous misérables et miséreux, putrides et fétides, ingrats et mauvais, nous a fait et nous fait tant de bien.
Ne désirons donc rien d’autre, ne veuillons rien d’autre, que rien d’autre ne nous plaise et ne nous délecte que notre Créateur et Rédempteur et Sauveur, le seul vrai Dieu, qui est le plein bien, tout bien, tout le bien, le vrai et souverain bien, qui seul est bon, pieux, aimable, suave et doux, qui seul est saint, juste, vrai et droit, qui seul est bienveillant, innocent, pur, de qui et par qui et en qui est tout pardon, toute grâce, toute gloire de tous les pénitents, de tous les justes, de tous les bienheureux qui se réjouissent ensemble dans les cieux.
Ainsi donc, que rien ne nous arrête, que rien ne nous sépare, que rien ne s’interpose à ce qu’ en tout lieu, à toute heure et en tout temps, chaque jour et continuellement, nous tous, nous croyons vraiment et humblement et gardons dans notre cœur et aimons, honorons, adorons, servons, louons et bénissons, glorifions et exaltons au-dessus de tout, magnifions et rendons grâces au très haut et souverain Dieu éternel, Trinité et Unité, Père et Fils et Saint-Esprit, Créateur de toutes choses, Sauveur de tous ceux qui croient et espèrent en lui et qui l’aiment, lui qui est sans commencement et sans fin, immuable, invisible, inénarrable, ineffable, incompréhensible, insondable, béni, louable, glorieux, exalté au-dessus de tout, sublime, élevé, suave, aimable, délectable, et tout entier par-dessus tout désirable dans les siècles des siècles. Amen”. (1 Reg 23,7-11)
» Et tous ceux et celles qui feront de telles choses et persévéreront jusqu’à la fin, l’esprit du Seigneur reposera sur eux et fera chez eux son habitation et sa demeure. Et ils seront les fils du Père céleste dont ils font les œuvres. Et ils sont les époux, les frères et les mères de notre Seigneur Jésus-Christ. Nous sommes époux quand par l’Esprit-Saint l’âme fidèle est unie à Jésus-Christ. Nous sommes ses frères quand nous faisons la volonté de son Père qui est dans le ciel ; mères quand nous le portons dans notre cœur et dans notre corps, par amour et par une conscience pure et sincère, et quand nous l’enfantons par un saint ouvrage qui doit luire en exemple pour les autres ». (lettre aux fidèles 48-53)
« Le chemin qui mène à la vie est étroit, et la porte qui nous y donne accès est étroite elle aussi ; c’est pourquoi il y en a peu qui empruntent ce chemin. Et parmi ceux qui, durant un certain temps, y ont cheminé, il y en a encore bien moins qui y persévèrent. Mais, bienheureux ceux auxquels il a été donné d’y marcher et d’y persévérer jusqu’à la fin !
Nous donc, après nous être engagées dans la voie du Seigneur, prenons bien garde de ne jamais nous en écarter d’aucune manière par notre faute, par négligence ou par ignorance, car, ce faisant, nous porterions atteinte à un si grand Seigneur, à la Vierge sa Mère, à notre bienheureux Père François, à l’Église triomphante et même à l’Église militante. » (testament de Sainte Claire)
Ce cheminement de conversion est, au fil des jours de notre vie, une succession de passages. Frère Nicolas nous dit comment St-François l’a vécu.
« Si vous ne pouvez pas courir, alors marchez ! Si vous ne pouvez pas marcher, alors rampez ! Mais quoi que vous fassiez, continuez d’avancer. » Martin Luther King
Prions, sans oublier ceci :
« Désormais, dans la prière comme dans la lutte rien n’est grave si ce n’est de perdre l’amour. Sans l’amour, à quoi bon la foi, à quoi bon aller jusqu’à brûler son corps aux flammes ? Le pressens-tu ? Lutte et contemplation ont une seule et même source : le Christ qui est amour. Si tu pries, c’est par amour. Si tu luttes pour rendre visage humain à l’homme exploité, c’est encore par amour. Te laisseras-tu introduire sur ce chemin ? Au risque de perdre ta vie par amour, vivras-tu le Christ pour les hommes ? «
« Rien n’est plus responsable que de prier : plus on vit une prière toute simple et toute humble, plus on est conduit à aimer et à l’exprimer par sa vie. »
Frère Roger de Taizé
Seigneur nous savons que ton cœur est toujours ouvert et que tu ne comptabilises pas nos fautes, mais que ton bonheur est de pardonner aux pécheurs que nous sommes.
Tu nous donnes généreusement ton amour et ta confiance, et tu espères notre conversion totale.
Comme St François à qui tu as révélé ton pardon, aide-nous à vivre ce jour comme un nouveau commencement. Seigneur donne-nous de le vivre avec reconnaissance et joie.
Nous te rendons grâce pour tout l’amour qui nous a soutenu, jour après jour, jusqu’à maintenant.
Merci pour toute la confiance reçue et donnée qui a élargi notre vie et enrichi nos relations.
Ouvre notre cœur pour écouter attentivement ceux que nous allons rencontrer aujourd’hui.
Ouvre nos yeux pour que nous puissions nous émerveiller devant toutes les bontés et les beautés que tu nous proposes généreusement aujourd’hui.
Avec François, nous te louons par toutes les créatures qui rayonnent ta tendresse chaleureuse.
Seigneur, toi qui es le maitre du temps, affermis notre foi en ta présence permanente et discrète.
Sois loué pour le chemin que tu nous ouvres pour demain et que notre espérance soit ferme.
Que ton Esprit-Saint nous fasse prendre conscience et comprendre ce que tu désires pour chacun de nous, et que nous sachions y conformer tous nos jours.
Seigneur Jésus, fais grandir dans notre cœur et dans notre esprit le désir de te voir chaque jour. Amen.
Deuxième temps :
Tout en découvrant les lieux de la ville d’Assise où on a voulu honorer sa mémoire, gardons au coeur l’esprit de ce qu’il y a vécu.
Même si la basilique St-François est le monument le plus imposant, le plus grandiose, construit à la gloire du « Poverello », même si c’est le lieu de vénération de ses restes humains, ce n’est certes pas là que nous pouvons y ressentir le mieux l’esprit choisi par lui dans sa manière de vivre en communion avec le Christ.
On y sera cependant impressionné par ce que les artistes ont magnifiquement exprimé dès la canonisation de François. Ainsi avons-nous affaire dans la basilique inférieure comme dans la basilique supérieure à une bible murale, une bible des pauvres, des illettrés. Le concepteur des 28 fresques, en longue bande circulaire, a voulu exalter la conformité de la vie du saint avec celle du Christ telle qu’elle est rapportée par les évangiles. Tout cela a une âme, même si la nef supérieure a des façons de musée.
Malgré tout il est possible d’en faire une lecture religieuse, voire spirituelle, nous invitant à conformer nous aussi notre vie à la volonté de Dieu, avec l’aide notamment des cycles des deux testaments situés au-dessus du cycle de Giotto. Le lien entre les trois séries est théologique plus qu’historique et synthétise le chemin du salut pour tout humain.
Près d’Assise, à une bonne heure de marche,
il est un lieu privilégié, sur le Mont Subasio, où St-François aimait se rendre pour des temps d’ermitage, quelquefois accompagné d’un ou deux frères. Cet endroit s’appelle, en italien, les Carceri. Littéralement « les prisons » mais au sens religieux ce serait plutôt les cellules, les solitudes …
En pèlerin, c’est « une longue montée éprouvante vers le haut lieu hanté par l’esprit mystique du saint, où François avait trouvé ce qu’il recherchait : une radicale solitude où l’humain ne peut plus dialoguer qu’avec l’invisible Créateur » (F.Cheng, dans Assise, une rencontre inattendue, Albin Michel)
On y sent aisément la présence de François dans le témoignage de la nature, minérale, végétale, animale. Il y cherchait les grottes avec leur aspect de rigueur, de dépouillement, comme aussi à Greccio, Fonte-Colombo ou Poggio-Bustone et La Verna. Les creux de rochers en hauteurs étaient les nids préférés de François pour s’anéantir dans la contemplation des plaies du Seigneur ou se plonger dans l’incarnation toute humble, toute pauvre de Jésus.
Aujourd’hui, à proximité d’un petit couvent du 15° siècle bâti par Bernardin de Sienne, c’est encore un lieu propice à la méditation et au silence.
Une belle sculpture de bronze nous y accueille, présentant François comme le frère universel, reconnu par toutes les religions du monde.
Prenons le temps de la retraite silencieuse.
Ouvrons notre Nouveau Testament au hasard. Laissons-nous interpeller par une parole de Jésus, une parabole, un court passage … et posons-nous simplement ces questions :
Seigneur, que veux-tu me dire aujourd’hui ? Seigneur, comment cela se fera-t-il ?
Troisième temps
Nous venons de cheminer jusqu’à la ville de naissance, de vie et de mort de Saint-François. Sans doute en nous approchant de lui, de Sainte Claire aussi, nous sommes-nous approchés surtout du Christ, de son Père et de son Esprit.
Saint-François n’a rien voulu vivre d’autre que cette proximité.
Pèleriner comme nous venons de le faire, n’est-ce pas cheminer vers une vie plus évangélique ?
François, évêque de Rome, notre pape, écrit :
« Après avoir bourlingué, fait la fête, après avoir rêvé d’exploits chevaleresques… le pauvre d’Assise découvre sa misère, sa pauvreté. Il ne les fuit plus. Il suit un tout autre chemin : la pauvreté l’ouvre et le fait renaître frère.
Auparavant, il évitait le lépreux, il l’embrasse désormais. Il pleure devant le crucifié de St Damien, il accueille le crucifié d’hier et d’aujourd’hui, oublié, rejeté. Alors qu’il est presque aveugle, il écrit le cantique des créatures et il chante aussi bien le froid mordant que le soleil ardent.
Pour lui, tout est beau parce que son regard lui-même est beau. Il détectait une beauté singulière dans chaque personne, chaque animal, chaque élément de la nature.
Cette beauté lui était écho discret de la généreuse beauté de Dieu.
Il peut nous apprendre à voir la beauté cachée dans l’ordinaire des jours :
dans l’enfant qui joue
dans la femme âgée édentée qui respire la bonté
dans la personne tordue sur son fauteuil roulant
dans le regard inquiet de cette jeune en fin de vie
dans la colère de celui qui ne se résigne pas à l’injustice
dans les Roms qui mettent un cierge à Marie ou Sainte Rita…
Il aime à la folie Celui qui s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté. »
Vivre la Bonne Nouvelle de l’Amour reçu et donné, voilà ce à quoi nous sommes donc appelés toujours davantage.
Il se trompe celui qui prétend être chrétien, qui visite régulièrement l’église mais qui ne cherche pas à soulager la misère des pauvres.
Il se trompe celui qui a les yeux tournés vers le ciel mais qui oublie les misères du monde qu’il habite.
Ils se trompent les jeunes et les adultes qui se croient bons parce qu’ils ne s’autorisent pas de pensées grossières mais ne sont pas capables de se sacrifier pour leurs proches.
Un cœur chrétien doit se battre et s’engager pour soulager la misère de ses frères.
Alberto Hurtado, Chili
Suivre le Christ, c’est tout laisser pour entrer dans une vie nouvelle !
Nous l’avons lu (étape 4), c’est dans la petite église de San Damiano, en ruines, que le Christ a parlé à François. Mais c’est aussi et surtout là que Claire et ses compagnes, épousant l’idéal de François, ont fondé la première communauté des « Dames Pauvres ».
Après une belle descente parmi le velours des oliviers tortueux, centenaires, on trouve le couvent primitif attenant à l’église.
Occupé aujourd’hui par quelques frères, c’est sans doute le lieu où on peut le mieux évoquer Claire. En particulier au réfectoire,
et au dortoir où elle mourut après avoir prononcé : « Béni sois-Tu, Seigneur, toi qui m’as créée ».
On y respire le « parfum de son âme », une étrange douceur y est restée. Entre deux pans de murs, une parcelle où Claire cultivait seulement le lys de la pureté, la violette de l’humilité et la rose de l’amour de Dieu.
François venait à St-Damien pour se ressourcer, demander conseil à Claire, et à la fin de sa vie, malade et presque aveugle, il y composa le Cantique de frère Soleil.
A la suite de Claire et de François que nous avons peut-être un peu plus découverts, nous voici donc prêts à reprendre notre vie habituelle, mais sans doute transformés, prêts à vivre au plus vrai de ce que nous sommes devenus.
Prions.
Accueillons cependant le pardon du Père pour toutes les fois où nous fuyons l’effort nécessaire à l’amour , pour toutes les fois où nous choisissons la facilité, les plaisirs sans issues.
(silence)
Méditons un instant et posons-nous la question : « Comment est-ce que je me sens appelé, au terme de ce pèlerinage, à marcher à la suite du Christ ? Vers quelle lumière vais-je tenter d’avancer, orientant mes désirs vers un plus grand amour ? »
Que ce pèlerinage soit une grâce non seulement pour nous-même mais aussi pour ceux qui nous rencontreront. Soyons lumière du Christ, paix du Christ, joie du Christ ! Soyons témoins de ce que St-François nous a transmis : nous sommes tous frères et sœurs de toutes créatures.
Redisons la prière des frères et sœurs en Christ : Notre Père…
Pour commencer notre chemin de vie renouvelé, recevons la bénédiction de Dieu avec la forme utilisée par St François :
Et pour me convertir, si je faisais du neuf …?
par exemple : parmi tous les conseils de François et de Claire pour vivre l’évangile, auxquels vais-je donner priorité dès à présent ? Oui, aujourd’hui je commence !
Pour aller plus loin dans mon cheminement de pèlerin :
Je peux lire aujourd’hui quelques passages du livre « La joie de vivre l’Évangile avec St François » de Michel Hubaut, (Ed.Franciscaines 2003)
Etape 1 : PARTIR ENSEMBLE
Etape 2 : ACCUEILLIR CE QUI EST DONNE
Etape 3 : S’EMERVEILLER , COMMUNIER DANS LA PAIX
Etape 4 : PERSEVERER DANS LA JOIE INTÉRIEURE
Etape 5 : COMMENCER…
Pour ouvrir chaque étape, cliquer sur le titre. Bon chemin !