Etape 1

Quitter … Partir ensemble … avec un seul guide !

Petite suggestion : Se délester …pour mieux avancer ! Si j’établissais une liste de ce qui m’encombre, m’alourdit sur mon chemin de vie ? Pourquoi pas envisager sérieusement de me libérer et même de faire don de quelques belles choses …?

Premier temps :

Partir, sans savoir vraiment tout,
Couvrir son cœur d’humilité,
Se vêtir de confiance,
Avancer jusqu’au bout,
Savoir que d’autres sur ce chemin de vie nous avaient précédés.

Au moment de vivre cette semaine de pèlerinage vers Sainte Claire et Saint François…

Aujourd’hui, c’est parti !    Jour du OUI qui ouvre un chemin,
Jour du OUI qui ouvre les mains.
Partir pour cheminer,
Des compagnons à ses côtés,
Compagnons de demain,
De partage du Pain
Ou de la faim.

Tendre les mains pour saluer
Pour partager ou recevoir.
Se recevoir chaque matin
D’un Dieu Bon et Généreux.
Lui nous apprend l’Humain                           Et nous appelle à être Heureux.

Alors, pèlerin,
Laisse le Souffle t’envahir,
Avec Claire et François main-tenant
Descends dans le Jardin
Du monde pour y cueillir.
Dieu s’offre et t’invite
A le suivre durant cinq jours.
Puisse cela être aussi, pour toujours!

 

Chantons : Tout un chemin pour te chercher
(auteur-compositeur-interprète Patrick Richard/ADF BAYARD MUSIQUE)

Quelques grands pèlerins nous ont devancés :

Abraham  

le père du peuple juif va quitter son pays en réponse à un appel.
Yahvé dit à Abraham : « Pars de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père vers le pays que je te ferai voir » (Gn 12,1) .
Il abandonne la sécurité de sa demeure familiale d’Our et son pays ( son passé) pour se rendre vers une nouvelle terre. Dès son arrivée au pays de Canaan, il élève un autel pour y adorer Dieu et lui rendre grâce. Abraham est un modèle de foi en Dieu. Il prend le risque de croire à la Parole et part sans savoir où sa marche le conduira mais en ayant conscience que le Seigneur est avec lui et l’accompagne. Au cours de cette itinérance, Dieu le fait naître à la foi.

                                                                                                                                            Moïse

«  Et maintenant, puisque le cri des fils d’Israël est venu jusqu’à moi, puisque j’ai vu le poids que les Égyptiens font peser sur eux, va maintenant : je t’envoie vers le Pharaon, fais sortir d’Égypte mon peuple, les Fils d’Israël » (Ex 3, 9)

Réticent d’abord à l’appel pressant de Dieu, Moïse accepte d’accomplir la mission difficile qui lui est confiée, celle de libérer le peuple d’Israël de l’esclavage des Égyptiens et de le conduire vers « un bon et vaste pays ». Malgré les épreuves et les résistances du peuple, il agit désormais dans l’obéissance la plus totale et devient le guide du peuple dans le désert.

Jésus 

pèlerin de Dieu, il est l’envoyé du Père.
« Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel des nids ; le Fils de l’homme, lui, n’a pas où poser sa tête » (Mt. 8,20). Depuis le départ de Nazareth, Jésus ne cesse de parcourir les villes et villages de Palestine.                                                                                              « Il enseignait dans les synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité » (Mt 9, 35).                                                          Pèlerin de Dieu, messager du Père, il communique ce que le Père lui dit :          « Celui qui m’a envoyé est avec moi. Il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui plait » (Jn 8,29).
Jésus se définit lui-même comme étant LE CHEMIN qui mène au Père :                       « Je suis le chemin, la vérité, la vie » (Jn 14, 6)

François                                           

Il se met au plus près à la suite de Jésus .
Il quitte sa famille et renonce à ses biens.

« Un jour qu’on lisait dans cette église [Sainte Marie de la Portioncule] contant comment le Seigneur envoya ses disciples prêcher et que le saint de Dieu, qui se trouvait là, avait tant bien que mal compris les paroles évangéliques, une fois terminée la célébration de la messe il pria le prêtre de lui exposer l’Évangile. Comme celui-ci lui avait tout expliqué par le menu, saint François, entendant que les disciples du Christ ne devaient pas posséder d’or, d’argent ou de monnaie, et ne porter en route ni besace ni sac ni pain ni bâton, ni avoir de chaussures ni tunique de rechange, mais prêcher le royaume de Dieu et la pénitence, aussitôt il exulta en l’Esprit de Dieu et dit  : « C’est cela que je veux, c’est cela que je cherche, c’est cela que je désire faire du plus profond de mon cœur. » Aussi, le saint père se hâte-t-il, débordant de joie, pour accomplir la parole salutaire qu’il avait entendue ; il ne souffre pas le moindre retard pour commencer à mettre dévotement en œuvre ce qu’il a entendu.«   (1 Celano 22)

François va parcourir les chemins d’Italie pour la prédication, pour rejoindre des ermitages mais aussi pour faire approuver son choix par le pape à Rome. Il ira jusqu’à Damiette en Égypte rencontrer le Sultan des Sarrasins en pleine Croisade. Même malade et très affaibli il parcourt l’Ombrie et les Marches, à dos d’âne, pour continuer à annoncer l’évangile.

François donna pour idéal, à ses frères , ce code du Pèlerin (2 Celano 59) :                                                               « Se recueillir sous le toit d’autrui, passer pacifiquement, aspirer à la patrie( *) »  

(*) en parlant de ‘patrie’, François fait référence à la demeure éternelle du Père (Hb 13.14)

Avec Abraham, Moïse, Jésus et François, prions

Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera ta louange.
O Dieu, viens à mon aide, Seigneur à mon secours.

Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
Faisant luire sur nous sa face ;
Sur la terre on connaîtra tes voies,
Parmi toutes les nations, ton salut.
Que les nations jubilent et chantent,
Car tu juges le monde avec justice ;
Tu juges les peuples en droiture,
Sur la terre tu gouvernes les nations.
La terre a donné son produit,
Dieu, notre Dieu, nous bénit ;
Qu’il nous bénisse et qu’il soit adoré,
De tous les lointains de la terre.   (Psaume 66)

Avec Marie pour qui François avait une grande dévotion, chantons :

(auteur M-C Guedon / compositeur G-F Lefebvre / interprète Raymond Fau / ADF BAYARD MUSIQUE)

Deuxième temps :

Aujourd’hui encore, notamment à Vézelay,

des pèlerins partent pour un long chemin vers Compostelle ou Assise .

 

A notre tour, prenons le départ !

A La Cordelle, une petite fraternité franciscaine vit en ermitage. Elle est sur les lieux mêmes qui ont été donnés en 1217 aux premiers frères de François arrivant d’Assise. Frère Eric nous explique la mission des frères de La Cordelle aujourd’hui.

 

Pèlerin est celui qui part, désencombré, disponible aux questions, attentif aux rencontres…

Partir, c’est avant tout sortir de soi.
Prendre l’univers comme centre, au lieu de son propre moi.
Briser la croûte d’égoïsme qui enferme chacun comme dans une prison.
Partir, c’est cesser de braquer la loupe sur mon petit monde, cesser de tourner autour de soi-même comme si on était le centre de tout et de la vie.
Partir, ce n’est pas dévorer des kilomètres et atteindre des vitesses supersoniques.C’est avant tout regarder, s’ouvrir aux autres, aller à leur rencontre.
C’est trouver quelqu’un qui marche avec moi, sur la même route,
Non pas pour me suivre comme mon ombre, mais pour voir d’autres choses que moi et me les faire voir.                                                                                     Dom Helder Camara.

 

C’est le Seigneur qui m’appelle en ce début de chemin.
Il m’appelle par mon nom comme un ami appelle son ami et lui dit :  » Viens… je veux passer cette journée avec toi.  »

Je suis seul devant mon écran mais nous sommes plusieurs à cheminer ensemble au fil de ce pèlerinage virtuel. C’est évidemment un peu frustrant de ne pas pèleriner avec tout mon être, corps, cœur, esprit réunis…

Consentons à nos limites, et pour que le « vivre ensemble » soit tout de même réel, pensons au groupe que nous formons.

Chacun est un cadeau. Un cadeau que le Père a enveloppé pour nous les envoyer.
Certains sont magnifiquement enveloppés : ils sont attrayants, dès le premier abord.
D’autres sont enveloppés de papier ordinaire. D’autres ont été malmenés par la poste.
Il arrive parfois qu’il y ait une  » distribution spéciale « .
Certains sont des cadeaux dont l’emballage laisse à désirer mais l’emballage ne fait pas le cadeau !
Parfois le cadeau est difficile à ouvrir, il faut se faire aider.
Ils ont peut-être déjà été ouverts puis rejetés !                                                                                       Je suis une personne et donc un cadeau, moi aussi.
Un cadeau pour moi-même d’abord : ai-je déjà regardé à l’intérieur de l’emballage ? Peut-être s’y trouve-t-il quelque chose de différent de ce que j’imagine ! (silence)
Les cadeaux du Père pourraient-ils être autrement que magnifiques ?
Est-ce que j’accepte d’être donné par le Père aux autres ? (silence)

Méditons à présent sur les paroles de notre frère François lorsqu’il nous évoque le « parfait frère mineur « .

Le très bienheureux père, ayant en quelque sorte transformé en saints les frères par l’ardeur de l’amour et la ferveur du zèle qu’il mettait à leur perfection, réfléchissait souvent en lui-même aux qualités et aux vertus dont il conviendrait que fût orné le bon frère mineur. Et il disait que serait un bon frère mineur celui qui aurait la vie et les qualités de ces saints frères, à savoir : la foi de frère Bernard, qui l’avait eue à la perfection avec l’amour de la pauvreté ; la simplicité et la pureté de frère Léon, qui fut vraiment de la plus sainte pureté ; la courtoisie de frère Ange, qui fut le premier chevalier qui vint à l’Ordre et fut orné de toute courtoisie et bienveillance ; l’allure agréable et l’intelligence naturelle de frère Massée, avec une belle et dévote éloquence ; l’esprit élevé en contemplation que frère Gilles eut jusqu’à la plus haute perfection ; la prière vertueuse et continuelle de frère Rufin, qui priait toujours sans interruption,, même en dormant ou en faisant quelque activité, son esprit était toujours avec le Seigneur ; la patience de frère Genièvre, qui parvint à un parfait état de patience, grâce à la parfaite vérité de sa propre bassesse, qu’il avait constamment sous ses yeux, et à son désir suprême d’imiter le Christ par la voie de la croix ; la vigueur corporelle et spirituelle de frère Jean des Laudes, qui, en ce temps, fut corporellement le plus vigoureux de tous les hommes ; la charité de frère Roger, dont toute la vie et la conduite résidaient dans la ferveur de la charité ; et les scrupules de frère Lucide, qui eut les plus grands scrupules et ne voulait guère demeurer au même endroit, mais, quand il se plaisait à demeurer en un lieu, aussitôt il en partait et disait : « Nous n’avons pas ici nos demeures, mais dans le ciel.»                                                                  Miroir de Perfection, 85

Chantons : Avec François, sur le chemin de l’Évangile                                                                          (auteur Claude Bernard/compositeur-interprète Grzybowski/ADF BAYARD MUSIQUE)

Troisième temps

Un pèlerin marche toujours vers un but.                                                                                           Notre vie est, elle aussi, comme un pèlerinage, une marche …

Au fil de cette journée, nous avons pu prendre conscience que François a choisi de faire du Christ le seul guide de sa vie et pour lui, tout a changé !

Ce qu’il a voulu de manière radicale, c’est de ne rien banaliser dans l’évangile, dans l’incarnation de Dieu en Jésus ; au point, quelquefois, de pousser ses choix jusqu’à l’extrême.

Ainsi découvre-t-il « la grandeur de la pauvreté qui jaillit de l’amour et conduit à l’amour ». En contemplant Jésus, de sa naissance à Bethléem jusqu’à sa mort sur une croix, il ne peut plus regarder les pauvres de la même façon. Sa pauvreté personnelle volontaire est alors son chemin vers le Royaume parce que c’est la conséquence de son attachement total au Seigneur.

Dieu seul lui suffit et par conséquent sa pauvreté est joyeuse. Tous les autres biens, il ne les méprise pas mais les relativise. « Seul l’homme au cœur pauvre, libre, désencombré peut désirer les richesses de Dieu, plus désirables que tout autre bien. Il sait combien le cœur prisonnier de quelque autre bien risque toujours de s’y enfermer. François veut rester disponible au trésor de Dieu. Il sait, par expérience, combien les biens accumulés ou détournés pourrissent les relations humaines. S’il a une horreur viscérale de l’argent, c’est parce que celui-ci est le symbole de la mainmise de l’homme sur les biens au détriment de la relation aux autres et à Dieu. »                                                                     (les citations en italique sont tirées de ‘Chemins d’intériorité’ par Michel Hubaut, éditions franciscaines)

Prenons le temps de méditer silencieusement avec ces quelques questions :

Vers quel but j’avance ?
Que me faut-il quitter ?
Qu’est-ce qui compte le plus pour moi dans ma vie ?
S’engager sur un chemin, c’est aussi rencontrer des obstacles. Qu’est-ce qui m’empêche d’avancer ?

Nous prions :

Notre Dieu, Trinité d’amour, par la force communautaire de ton intimité divine, fais couler en nous le fleuve de l’amour fraternel. Donne-nous cet amour qui se reflétait dans les gestes de Jésus, dans sa famille de Nazareth et dans la première communauté chrétienne.

Accorde aux chrétiens que nous sommes de vivre l’évangile et de pouvoir découvrir le Christ en tout être humain, pour le voir crucifié dans les angoisses des abandonnés et des oubliés de ce monde et ressuscité en tout frère qui se relève.

Viens, Esprit Saint, montre-nous ta beauté reflétée en tous les peuples de la terre, pour découvrir qu’ils sont tous importants, que tous sont nécessaires, qu’ils sont des visages différents de la même humanité que tu aimes. Amen.                  (Pape François, dans « Fratelli Tutti »)

Chantons : « Partir » (Dominique Pons/Scèn’Epi)

 

Pèlerins et étrangers, nous te prions Seigneur : montre-nous la voie, la vérité, la vie.

Donne-nous de marcher avec confiance, allégresse et vigilance sur le chemin des béatitudes, sans laisser nos pieds trébucher sur les pierres de la route.

Apprends-nous à vivre en amitié avec Toi, avec nous-mêmes, avec tous ceux et celles que nous avons rencontrés aujourd’hui.

Accompagne notre marche: ouvre nos yeux à l’émerveillement, nos lèvres à la louange et fais que nous soyons toujours et partout avec Toi.

Nous te prions encore pour ceux qui nous ont été confiés ou se sont confiés à nous… Sois leur guide au quotidien.

Pour tous les monastères de nos sœurs Clarisses et notamment avec celles qui se sont engagées à prier pour les pèlerins cheminant vers Assise.

Accueillons la bénédiction des pèlerins :

Dieu tout-Amour,
Tu ne cesses de montrer ta bonté à ceux qui t’aiment et de te laisser trouver par ceux qui te cherchent.
Sois favorable à tes pèlerins qui partent sur le chemin d’Assise et dirige leurs pas selon ta volonté.
Sois pour eux un ombrage sous la chaleur du jour, une lumière dans l’obscurité de la nuit, un soulagement dans la fatigue afin qu’ils parviennent heureusement sous ta garde devant le tombeau de Saint François et de Sainte Claire.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Saint-François n’a eu de cesse de rappeler que notre fraternité est le fruit de notre filiation commune. Redisons avec Jésus la prière des frères et sœurs en Christ : Notre Père…

Allons sur le chemin et dans la paix du Christ !

 

 

 

 

 

 

Et pour me convertir, si je faisais du neuf …?

par exemple : chaque jour, me demander comment je pourrais vivre mieux la fraternité ou encore de quoi je pourrais « jeûner » parmi tout ce qui limite mes capacités d’aimer …

Pour aller plus loin dans mon cheminement de pèlerin :
Je peux lire aujourd’hui quelques passages du livre  de Marie-Abdon Santaner (Desclée 1995) « François d’Assise et de Jésus »,

Etape 1 : PARTIR ENSEMBLE
Etape 2 : ACCUEILLIR CE QUI EST DONNE
Etape 3 : S’EMERVEILLER , COMMUNIER DANS LA PAIX
Etape 4 : PERSEVERER DANS LA JOIE INTERIEURE
Etape 5 : COMMENCER…

Pour ouvrir chaque étape, cliquer sur le titre. Bon chemin !