Archives de l’auteur : Isabelle Lamotte

Un couple de Vannetais témoigne

Véronique et Pierre ont fait le chemin d’Assise depuis Vézelay jusqu’à Assise, en suivant la route des ermitages en Italie. Ils ont raconté cette expérience à une assemblée d’une quarantaine de personnes réunies au centre spirituel de Penboc’h (environs de Vannes) en l’illustrant avec une présentation accessible par le lien suivant :

Pélérinage Vézelay – Assise – Témoignage V et P Dupouët Fev 2023

 

Deux nouveaux vitraux sur le Chemin

Sur le Chemin, en Bourgogne, la chapelle de Collonges (Lournand) est désormais dotée de deux beaux vitraux  représentant St-Jacques et St-François : c’est une belle idée puisque les deux chemins s’y rencontrent depuis Taizé et avant Cluny.

L’inauguration et la bénédiction de ces vitraux ont eu lieu le samedi 22 avril 2023.

Comment est né ce Chemin d’Assise ?

Andiamo !
De la Cordelle à la Portioncule, la création du Chemin d’Assise

Cet ouvrage consacré à la genèse du Chemin d’Assise narre l’histoire de sa création, l’engagement et la ténacité de ses initiateurs et surtout leur fidélité à celui qui en est l’inspirateur : saint François d’Assise.

Sous la plume alerte de François Blanty, laissez vous guider sur le chemin d’une aventure humaine et spirituelle qui nous invite à l’émerveillement, à la fraternité, à la sobriété et à la paix.

Le livre est disponible au prix de 10€, et vous pouvez le commander

soit par chèque à l’ordre de « Association Chemins d’Assise »
envoyé à A-M Mey 563 chemin des litauds 71250 STE CECILE

soit par mail (en précisant votre adresse postale) :
3ressources@chemindassise.org   avec paiement en ligne via Helloasso : https://www.helloasso.com/associations/chemins-d-assise/boutiques/andiamo

Un pèlerinage en ligne

Avant le départ :

Quel sens cela a-t-il d’aller ainsi, virtuellement, sur les lieux de vie de François et Claire ?

Esprit du pèlerinage

Quelle que soit la manière, même si elle est un peu plus « artificielle », il s’agit de se laisser interpeller par leur vie en approchant avec tous nos sens ces endroits qui ont été marqués par leurs divers choix pour mieux vivre l’évangile.

Pour nous aujourd’hui, c’est une occasion qui nous est offerte de trouver un sens, peut-être nouveau, au moins renouvelé, à notre propre vie en l’éclairant de l’évangile par le même Saint Esprit qui a illuminé la vie de François et Claire.

Comme l’écrit le frère Michel Hubaut (in « La joie de vivre l’Évangile ») :

« Vivre de l’esprit de François d’Assise, c’est être séduit par l’évangile, avoir le cœur émerveillé par la vie.
C’est se sentir solidaire des faibles et des mal-aimés, être familier de la création toute entière, fraternel avec elle, ni dominant ni dépendant.
Promouvoir la justice, se mobiliser pour la paix.
C’est encore se détacher des biens matériels, vivre le travail comme un service pour le bien commun.
Vivre l’esprit de François, c’est être passionné par ce chemin d’évangile ouvert à tous, être signe de l’Amour qui est Dieu. »

Nous vous invitons donc à entrer progressivement dans la rencontre.
Rencontre avec ceux vers qui nous irons : François et Claire d’Assise  bien sûr !

Quelques suggestions avant de vous mettre en chemin intérieur :

pour chaque étape, trois temps vous seront proposés. Mais vous êtes bien sûr libre de choisir votre manière de cheminer. Un peu comme le font les pèlerins à pied, chacun ayant son rythme de marche. Par exemple, vous pouvez choisir de prendre un premier temps le matin, le deuxième en milieu de journée, le troisième en soirée. Mais vous pouvez aussi progresser en unissant les trois temps pour un seul temps-fort quotidien. Ou encore cheminer plus « lentement » en faisant les cinq étapes sur quinze jours … Tous ces choix seront fonction de vos possibilités d’emploi du temps ou de vos options d’avancée spirituelle !

Il peut être beau de préparer un « décor » adapté : par exemple un sac dans lequel chaque jour je trouverai mon carnet de bord, une Bible, un livre de méditation (Les écrits de St François et Ste Claire) … Bref, se mettre en « condition » pour sa progression spirituelle.                   

Nombreux sont les pèlerins qui prennent le temps d’écrire leur cheminement intérieur au cours d’une étape. Ils y trouvent un moyen d’enraciner le vécu de la journée, de se donner des repères et de relire ensuite le chemin parcouru.
C’est une chance pour soi-même mais aussi pour les proches à qui ils peuvent offrir quelques perles.

 

 

Nous sommes prêts ? Allons !  Voyons pour commencer quelques aspects de la personnalité de François et de Claire.
Saint François nous est présenté ici par le frère Nicolas :

 

Sainte Claire est sans doute moins connue. Elle fut la première femme à vouloir vivre avec la même radicalité le saint évangile. Écoutons ce que nous en dit Sœur Claire-Elisabeth, clarisse :

 

Tout en les découvrant et en se laissant interpeller par eux, nous nous apercevrons très vite qu’il y a un Autre vers qui nous avançons et qu’ils ont voulu suivre en mettant les pas de leur vie dans les Siens : Jésus, le Christ.
Peut-être qu’au départ, ce n’est pas votre objectif …
Quel que soit votre désir, il est respectable. L’intention des auteurs est que chacune, chacun puisse « butiner » au gré de son inspiration, au gré de ses besoins, en harmonie avec sa sensibilité.

Le « chemin d’Assise » offre moins de lieux reconnus comme « sacrés » que les chemins fréquentés depuis plusieurs siècles par des pèlerins. Cependant, Saint François nous a appris à vivre des démarches spirituelles fortes au cœur même de la nature (pensons aux nombreux ermitages qui n’étaient que des grottes), à contempler le Christ dans les plus petits de nos frères sans oublier les églises ou chapelles qui jalonnent le chemin.
Une belle cathédrale de verdure peut laisser monter en nous une authentique prière de louanges !
Et n’oublions pas cette parole désormais célèbre de François : « Mon cloître, c’est le monde » !

« Quelle que soit votre vie,
quels que soient votre âge, vos choix et vos idées,
vous avez tous au plus profond de vous
un petit cloître intérieur et caché
où veillent
la paix du cœur
la joie qui respire
et cette pauvreté de Claire et François
qui est l’Évangile à pleines mains
pour aujourd’hui. »
                                                 Jean Debruyne

 

Alors que nous sommes prêts à « prendre le chemin », chantons, avec au cœur l’esprit même de Sainte Claire  : « Pars en toute quiétude »                                                                                               (auteur-compositeur-interprète Jean Humenry / ADF BAYARD MUSIQUE).

Au programme :

Etape 1 : PARTIR ENSEMBLE
Etape 2 : ACCUEILLIR CE QUI EST DONNE
Etape 3 : S’EMERVEILLER , COMMUNIER DANS LA PAIX
Etape 4 : PERSEVERER DANS LA JOIE INTÉRIEURE
Etape 5 : COMMENCER…

Pour ouvrir chaque étape, cliquer sur le titre. Bon chemin !

Consigne pratique : lorsque vous ouvrez une vidéo, vous devrez peut-être attendre un moment son chargement ; ensuite, si vous le voulez, vous pouvez la regarder en pleine page en cliquant sur le carré en bas à droite de la bordure noire. Pour revenir à votre lecture, actionnez la touche » Echap » de votre clavier.

Notice importante : les textes repris au fil des étapes sont généralement munis du nom de leur auteur. Malgré les précautions prises, nous ne sommes pas toujours certains qu’ils sont libres de droits. Si cela n’était pas le cas, merci aux auteurs ou éditeurs de se manifester.

Etape 5

 COMMENCER...

Suggestion : faire un bouquet de fleurs (vraies ou en papier) : chacune d’elles représentant une personne pour qui je veux rendre grâce…

Premier temps :

Nous arrivons à ASSISE !

 

Nous vivons donc aujourd’hui la fin de notre pèlerinage ! La fin …?  vraiment ..?

Vers la fin de sa vie, François déclara :                                                                                     « Commençons, mes frères, à servir le Seigneur Dieu, car jusqu’ici nous avons à peine ou très peu fait de progrès ! »                                                     (1Celano 103)

 

Alors, au moment de vivre notre dernière étape de ce pèlerinage, écoutons François et Claire :

 » Et tous ceux qui dans la sainte Église catholique et apostolique veulent servir le Seigneur Dieu, et tous les ordres ecclésiastiques : prêtres, diacres, sous-diacres, acolytes, exorcistes, lecteurs, portiers et tous les clercs, tous les religieux et toutes les religieuses, tous les convers, tous les enfants et tout-petits, les pauvres et les indigents, les rois et les princes, les travailleurs et les agriculteurs, les serviteurs et les seigneurs, toutes les vierges et celles qui gardent la continence et celles qui sont mariées, les laïcs, hommes et femmes, tous les petits enfants, les adolescents, les jeunes et les vieux, les bien portants et les malades, tous les petits et les grands, et tous les peuples, les ethnies, les tribus et les langues, toutes les nations et tous les hommes, partout sur la terre, qui sont et qui seront, humblement nous les prions et supplions, nous tous frères mineurs, serviteurs inutiles, afin que tous nous persévérions dans la vraie foi et dans la pénitence, car autrement nul ne peut être sauvé.
Aimons tous, de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de toute notre vertu et  toute notre force, de toute notre intelligence, de toutes nos énergies, de tout notre effort, de toute notre affection, de toutes nos entrailles, de tous nos désirs et de toutes nos volontés, le Seigneur Dieu qui nous a donné et qui nous donne à tous tout notre corps, toute notre âme et toute notre vie, qui nous a créés, rachetés et qui nous sauvera par sa seule miséricorde, qui à nous misérables et miséreux, putrides et fétides, ingrats et mauvais, nous a fait et nous fait tant de bien.
Ne désirons donc rien d’autre, ne veuillons rien d’autre, que rien d’autre ne nous plaise et ne nous délecte que notre Créateur et Rédempteur et Sauveur, le seul vrai Dieu, qui est le plein bien, tout bien, tout le bien, le vrai et souverain bien, qui seul est bon, pieux, aimable, suave et doux, qui seul est saint, juste, vrai et droit, qui seul est bienveillant, innocent, pur, de qui et par qui et en qui est tout pardon, toute grâce, toute gloire de tous les pénitents, de tous les justes, de tous les bienheureux qui se réjouissent ensemble dans les cieux.
Ainsi donc, que rien ne nous arrête, que rien ne nous sépare, que rien ne s’interpose à ce qu’ en tout lieu, à toute heure et en tout temps, chaque jour et continuellement, nous tous, nous croyons vraiment et humblement et gardons dans notre cœur et aimons, honorons, adorons, servons, louons et bénissons, glorifions et exaltons au-dessus de tout, magnifions et rendons grâces au très haut et souverain Dieu éternel, Trinité et Unité, Père et Fils et Saint-Esprit, Créateur de toutes choses, Sauveur de tous ceux qui croient et espèrent en lui et qui l’aiment, lui qui est sans commencement et sans fin, immuable, invisible, inénarrable, ineffable, incompréhensible, insondable, béni, louable, glorieux, exalté au-dessus de tout, sublime, élevé, suave, aimable, délectable, et tout entier par-dessus tout désirable dans les siècles des siècles. Amen”.          (1 Reg 23,7-11)

 » Et tous ceux et celles qui feront de telles choses et persévéreront jusqu’à la fin, l’esprit du Seigneur reposera sur eux et fera chez eux son habitation et sa demeure. Et ils seront les fils du Père céleste dont ils font les œuvres. Et ils sont les époux, les frères et les mères de notre Seigneur Jésus-Christ. Nous sommes époux quand par l’Esprit-Saint l’âme fidèle est unie à Jésus-Christ. Nous sommes ses frères quand nous faisons la volonté de son Père qui est dans le ciel ; mères quand nous le portons dans notre cœur et dans notre corps, par amour et par une conscience pure et sincère, et quand nous l’enfantons par un saint ouvrage qui doit luire en exemple pour les autres ».                                     (lettre aux fidèles 48-53)

oratoire de Claire

« Le chemin qui mène à la vie est étroit, et la porte qui nous y donne accès est étroite elle aussi ; c’est pourquoi il y en a peu qui empruntent ce chemin. Et parmi ceux qui, durant un certain temps, y ont cheminé, il y en a encore bien moins qui y persévèrent. Mais, bienheureux ceux auxquels il a été donné d’y marcher et d’y persévérer jusqu’à la fin !
Nous donc, après nous être engagées dans la voie du Seigneur, prenons bien garde de ne jamais nous en écarter d’aucune manière par notre faute, par négligence ou par ignorance, car, ce faisant, nous porterions atteinte à un si grand Seigneur, à la Vierge sa Mère, à notre bienheureux Père François, à l’Église triomphante et même à l’Église militante. »             (testament de Sainte Claire)

Ce cheminement de conversion est, au fil des jours de notre vie, une succession de passages. Frère Nicolas nous dit comment St-François l’a vécu.

 

 

« Si vous ne pouvez pas courir, alors marchez ! Si vous ne pouvez pas marcher, alors rampez !               Mais quoi que vous fassiez, continuez d’avancer. »      Martin Luther King

Prions, sans oublier ceci :

« Désormais, dans la prière comme dans la lutte rien n’est grave si ce n’est de perdre l’amour. Sans l’amour, à quoi bon la foi, à quoi bon aller jusqu’à brûler son corps aux flammes ? Le pressens-tu ? Lutte et contemplation ont une seule et même source : le Christ qui est amour. Si tu pries, c’est par amour. Si tu luttes pour rendre visage humain à l’homme exploité, c’est encore par amour. Te laisseras-tu introduire sur ce chemin ? Au risque de perdre ta vie par amour, vivras-tu le Christ pour les hommes ? « 

« Rien n’est plus responsable que de prier : plus on vit une prière toute simple et toute humble, plus on est conduit à aimer et à l’exprimer par sa vie. »
Frère Roger de Taizé

Seigneur nous savons que ton cœur est toujours ouvert et que tu ne comptabilises pas nos fautes, mais que ton bonheur est de pardonner aux pécheurs que nous sommes.
Tu nous donnes généreusement ton amour et ta confiance, et tu espères notre conversion totale.
Comme St François à qui tu as révélé ton pardon, aide-nous à vivre ce jour comme un nouveau commencement. Seigneur donne-nous de le vivre avec reconnaissance et joie.
Nous te rendons grâce pour tout l’amour qui nous a soutenu, jour après jour, jusqu’à maintenant.
Merci pour toute la confiance reçue et donnée qui a élargi notre vie et enrichi nos relations.
Ouvre notre cœur pour écouter attentivement ceux que nous allons rencontrer aujourd’hui.
Ouvre nos yeux pour que nous puissions nous émerveiller devant toutes les bontés et les beautés que tu nous proposes généreusement aujourd’hui.
Avec François, nous te louons par toutes les créatures qui rayonnent ta tendresse chaleureuse.
Seigneur, toi qui es le maitre du temps, affermis notre foi en ta présence permanente et discrète.
Sois loué pour le chemin que tu nous ouvres pour demain et que notre espérance soit ferme.
Que ton Esprit-Saint nous fasse prendre conscience et comprendre ce que tu désires pour chacun de nous, et que nous sachions y conformer tous nos jours.
Seigneur Jésus, fais grandir dans notre cœur et dans notre esprit le désir de te voir chaque jour. Amen.

Deuxième temps :

Tout en découvrant les lieux de la ville d’Assise où on a voulu honorer sa mémoire, gardons au coeur l’esprit de ce qu’il y a vécu.

Même si la basilique St-François est le monument le plus imposant, le plus grandiose, construit à la gloire du « Poverello », même si c’est le lieu de vénération de ses restes humains, ce n’est certes pas là que nous pouvons y ressentir le mieux l’esprit choisi par lui dans sa manière de vivre en communion avec le Christ.

On y sera cependant impressionné par ce que les artistes ont magnifiquement exprimé dès la canonisation de François. Ainsi avons-nous affaire dans la basilique inférieure comme dans la basilique supérieure à une bible murale, une bible des pauvres, des illettrés. Le concepteur des 28 fresques, en longue bande circulaire, a voulu exalter la conformité de la vie du saint avec celle du Christ telle qu’elle est rapportée par les évangiles. Tout cela a une âme, même si la nef supérieure a des façons de musée.

Malgré tout il est possible d’en faire une lecture religieuse, voire spirituelle, nous invitant à conformer nous aussi notre vie à la volonté de Dieu, avec l’aide notamment des cycles des deux testaments situés au-dessus du cycle de Giotto. Le lien entre les trois séries est théologique plus qu’historique et synthétise le chemin du salut pour tout humain.

Près d’Assise, à une bonne heure de marche,

il est un lieu privilégié, sur le Mont Subasio, où St-François aimait se rendre pour des temps d’ermitage, quelquefois accompagné d’un ou deux frères. Cet endroit s’appelle, en italien, les Carceri. Littéralement « les prisons » mais au sens religieux ce serait plutôt les cellules, les solitudes …

En pèlerin, c’est « une longue montée éprouvante vers le haut lieu hanté par l’esprit mystique du saint, où François avait trouvé ce qu’il recherchait : une radicale solitude où l’humain ne peut plus dialoguer qu’avec l’invisible Créateur » (F.Cheng, dans Assise, une rencontre inattendue, Albin Michel)

On y sent aisément la présence de François dans le témoignage de la nature, minérale, végétale, animale. Il y cherchait les grottes avec leur aspect de rigueur, de dépouillement, comme aussi à Greccio, Fonte-Colombo ou Poggio-Bustone et La Verna.  Les creux de rochers en hauteurs étaient les nids préférés de François pour s’anéantir dans la contemplation des plaies du Seigneur ou se plonger dans l’incarnation toute humble, toute pauvre de Jésus.
françois

Aujourd’hui, à proximité d’un petit couvent du 15° siècle bâti par Bernardin de Sienne, c’est encore un lieu propice à la méditation et au silence.

 

Une belle sculpture de bronze nous y accueille, présentant François comme le frère universel, reconnu par toutes les religions du monde.

Prenons le temps de la retraite silencieuse.

Ouvrons notre Nouveau Testament au hasard. Laissons-nous interpeller par une parole de Jésus, une parabole, un court passage … et posons-nous simplement ces questions :

Seigneur, que veux-tu me dire aujourd’hui ?    Seigneur, comment cela se fera-t-il  ?

Troisième temps

Nous venons de cheminer jusqu’à la ville de naissance, de vie et de mort de Saint-François. Sans doute en nous approchant de lui, de Sainte Claire aussi, nous sommes-nous approchés surtout du Christ, de son Père et de son Esprit.
Saint-François n’a rien voulu vivre d’autre que cette proximité.
Pèleriner comme nous venons de le faire, n’est-ce pas cheminer vers une vie plus évangélique ?

François, évêque de Rome, notre pape, écrit :

« Après avoir bourlingué, fait la fête, après avoir rêvé d’exploits chevaleresques… le pauvre d’Assise découvre sa misère, sa pauvreté. Il ne les fuit plus. Il suit un tout autre chemin : la pauvreté l’ouvre et le fait renaître frère.
Auparavant, il évitait le lépreux, il l’embrasse désormais. Il pleure devant le crucifié de St Damien, il accueille le crucifié d’hier et d’aujourd’hui, oublié, rejeté. Alors qu’il est presque aveugle, il écrit le cantique des créatures et il chante aussi bien le froid mordant que le soleil ardent.
Pour lui, tout est beau parce que son regard lui-même est beau. Il détectait une beauté singulière dans chaque personne, chaque animal, chaque élément de la nature.
Cette beauté lui était écho discret de la généreuse beauté de Dieu.
Il peut nous apprendre à voir la beauté cachée dans l’ordinaire des jours :
dans l’enfant qui joue
dans la femme âgée édentée qui respire la bonté
dans la personne tordue sur son fauteuil roulant
dans le regard inquiet de cette jeune en fin de vie
dans la colère de celui qui ne se résigne pas à l’injustice
dans les Roms qui mettent un cierge à Marie ou Sainte Rita…
Il aime à la folie Celui qui s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté. »

Vivre la Bonne Nouvelle de l’Amour reçu et donné, voilà ce à quoi nous sommes donc appelés toujours davantage.

Il se trompe celui qui prétend être chrétien, qui visite régulièrement l’église mais qui ne cherche pas à soulager la misère des pauvres.
Il se trompe celui qui a les yeux tournés vers le ciel mais qui oublie les misères du monde qu’il habite.
Ils se trompent les jeunes et les adultes qui se croient bons parce qu’ils ne s’autorisent pas de pensées grossières mais ne sont pas capables de se sacrifier pour leurs proches.
Un cœur chrétien doit se battre et s’engager pour soulager la misère de ses frères.
Alberto Hurtado, Chili

Suivre le Christ, c’est tout laisser pour entrer dans une vie nouvelle !

Nous l’avons lu (étape 4), c’est dans la petite église de San Damiano, en ruines, que le Christ a parlé à François. Mais c’est aussi et surtout là que Claire et ses compagnes, épousant l’idéal de François, ont fondé la première communauté des « Dames Pauvres ».

Après une belle descente parmi le velours des oliviers tortueux, centenaires, on trouve le couvent primitif attenant à l’église.

 

 

 

Occupé aujourd’hui par quelques frères, c’est sans doute le lieu où on peut le mieux évoquer Claire. En particulier au réfectoire,

et au dortoir où elle mourut après avoir prononcé : « Béni sois-Tu, Seigneur, toi qui m’as créée ».

 

On y respire le « parfum de son âme », une étrange douceur y est restée. Entre deux pans de murs, une parcelle où Claire cultivait seulement le lys de la pureté, la violette de l’humilité et la rose de l’amour de Dieu.

François venait à St-Damien pour se ressourcer, demander conseil à Claire, et à la fin de sa vie, malade et presque aveugle, il y composa le Cantique de frère Soleil.

 

A la suite de Claire et de François que nous avons peut-être un peu plus découverts, nous voici donc prêts à reprendre notre vie habituelle, mais sans doute transformés, prêts à vivre au plus vrai de ce que nous sommes devenus.

Prions.

Accueillons cependant le pardon du Père pour toutes les fois où nous fuyons l’effort nécessaire à l’amour , pour toutes les fois où nous choisissons la facilité, les plaisirs sans issues.
(silence)

Méditons un instant et posons-nous la question : « Comment est-ce que je me sens appelé, au terme de ce pèlerinage,  à marcher à la suite du Christ ? Vers quelle lumière vais-je tenter d’avancer, orientant mes désirs vers un plus grand amour ? »

Que ce pèlerinage soit une grâce non seulement pour nous-même mais aussi pour ceux qui nous rencontreront. Soyons lumière du Christ, paix du Christ, joie du Christ ! Soyons témoins de ce que St-François nous a transmis : nous sommes tous frères et sœurs de toutes créatures.

Redisons la prière des frères et sœurs en Christ : Notre Père…

Pour commencer notre chemin de vie renouvelé, recevons la bénédiction de Dieu avec la forme utilisée par St François :

 

Et pour me convertir, si je faisais du neuf …?

par exemple : parmi tous les conseils de François et de Claire pour vivre l’évangile, auxquels vais-je donner priorité dès à présent ? Oui, aujourd’hui je commence !

Pour aller plus loin dans mon cheminement de pèlerin :
Je peux lire aujourd’hui quelques passages du livre « La joie de vivre l’Évangile avec St François » de Michel Hubaut, (Ed.Franciscaines 2003)

Etape 1 : PARTIR ENSEMBLE
Etape 2 : ACCUEILLIR CE QUI EST DONNE
Etape 3 : S’EMERVEILLER , COMMUNIER DANS LA PAIX
Etape 4 : PERSEVERER DANS LA JOIE INTÉRIEURE
Etape 5 : COMMENCER…

Pour ouvrir chaque étape, cliquer sur le titre. Bon chemin !

Remerciements !

Vidéos : Françoise Bordes ; Catherine et Pierre Charbonneau ; Soeur Claire-Elisabeth ; Frère Cristiano Venturi ; Olivier Lemire ;  Frère Eric Moisdon ; Frère Nicolas Morin ; Communauté de Taizé
Photos : Monique et Paolo Almerigi, Dominique Olislaeger, Jean-Ph. Prévost, Jacques Verniers,
Voix off : Fanette Olislaeger, Marin Plathey
Chants : Frère Jacques Jouët (pour acheter un CD, voir sur Bayard-Musique) ; Patrick Richard ; Laurent Gzrybowski ; Jean-Claude Gianadda ; Claire Châtaignier ; Jean Humenry ; R.Schneider ;  Angelo Branduardi ; Raymond Fau ; Dominique Pons ; Petits chanteurs de Grenoble ; Communauté de l’Emmanuel

Etape 1

Quitter … Partir ensemble … avec un seul guide !

Petite suggestion : Se délester …pour mieux avancer ! Si j’établissais une liste de ce qui m’encombre, m’alourdit sur mon chemin de vie ? Pourquoi pas envisager sérieusement de me libérer et même de faire don de quelques belles choses …?

Premier temps :

Partir, sans savoir vraiment tout,
Couvrir son cœur d’humilité,
Se vêtir de confiance,
Avancer jusqu’au bout,
Savoir que d’autres sur ce chemin de vie nous avaient précédés.

Au moment de vivre cette semaine de pèlerinage vers Sainte Claire et Saint François…

Aujourd’hui, c’est parti !    Jour du OUI qui ouvre un chemin,
Jour du OUI qui ouvre les mains.
Partir pour cheminer,
Des compagnons à ses côtés,
Compagnons de demain,
De partage du Pain
Ou de la faim.

Tendre les mains pour saluer
Pour partager ou recevoir.
Se recevoir chaque matin
D’un Dieu Bon et Généreux.
Lui nous apprend l’Humain                           Et nous appelle à être Heureux.

Alors, pèlerin,
Laisse le Souffle t’envahir,
Avec Claire et François main-tenant
Descends dans le Jardin
Du monde pour y cueillir.
Dieu s’offre et t’invite
A le suivre durant cinq jours.
Puisse cela être aussi, pour toujours!

 

Chantons : Tout un chemin pour te chercher
(auteur-compositeur-interprète Patrick Richard/ADF BAYARD MUSIQUE)

Quelques grands pèlerins nous ont devancés :

Abraham  

le père du peuple juif va quitter son pays en réponse à un appel.
Yahvé dit à Abraham : « Pars de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père vers le pays que je te ferai voir » (Gn 12,1) .
Il abandonne la sécurité de sa demeure familiale d’Our et son pays ( son passé) pour se rendre vers une nouvelle terre. Dès son arrivée au pays de Canaan, il élève un autel pour y adorer Dieu et lui rendre grâce. Abraham est un modèle de foi en Dieu. Il prend le risque de croire à la Parole et part sans savoir où sa marche le conduira mais en ayant conscience que le Seigneur est avec lui et l’accompagne. Au cours de cette itinérance, Dieu le fait naître à la foi.

                                                                                                                                            Moïse

«  Et maintenant, puisque le cri des fils d’Israël est venu jusqu’à moi, puisque j’ai vu le poids que les Égyptiens font peser sur eux, va maintenant : je t’envoie vers le Pharaon, fais sortir d’Égypte mon peuple, les Fils d’Israël » (Ex 3, 9)

Réticent d’abord à l’appel pressant de Dieu, Moïse accepte d’accomplir la mission difficile qui lui est confiée, celle de libérer le peuple d’Israël de l’esclavage des Égyptiens et de le conduire vers « un bon et vaste pays ». Malgré les épreuves et les résistances du peuple, il agit désormais dans l’obéissance la plus totale et devient le guide du peuple dans le désert.

Jésus 

pèlerin de Dieu, il est l’envoyé du Père.
« Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel des nids ; le Fils de l’homme, lui, n’a pas où poser sa tête » (Mt. 8,20). Depuis le départ de Nazareth, Jésus ne cesse de parcourir les villes et villages de Palestine.                                                                                              « Il enseignait dans les synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité » (Mt 9, 35).                                                          Pèlerin de Dieu, messager du Père, il communique ce que le Père lui dit :          « Celui qui m’a envoyé est avec moi. Il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui plait » (Jn 8,29).
Jésus se définit lui-même comme étant LE CHEMIN qui mène au Père :                       « Je suis le chemin, la vérité, la vie » (Jn 14, 6)

François                                           

Il se met au plus près à la suite de Jésus .
Il quitte sa famille et renonce à ses biens.

« Un jour qu’on lisait dans cette église [Sainte Marie de la Portioncule] contant comment le Seigneur envoya ses disciples prêcher et que le saint de Dieu, qui se trouvait là, avait tant bien que mal compris les paroles évangéliques, une fois terminée la célébration de la messe il pria le prêtre de lui exposer l’Évangile. Comme celui-ci lui avait tout expliqué par le menu, saint François, entendant que les disciples du Christ ne devaient pas posséder d’or, d’argent ou de monnaie, et ne porter en route ni besace ni sac ni pain ni bâton, ni avoir de chaussures ni tunique de rechange, mais prêcher le royaume de Dieu et la pénitence, aussitôt il exulta en l’Esprit de Dieu et dit  : « C’est cela que je veux, c’est cela que je cherche, c’est cela que je désire faire du plus profond de mon cœur. » Aussi, le saint père se hâte-t-il, débordant de joie, pour accomplir la parole salutaire qu’il avait entendue ; il ne souffre pas le moindre retard pour commencer à mettre dévotement en œuvre ce qu’il a entendu.«   (1 Celano 22)

François va parcourir les chemins d’Italie pour la prédication, pour rejoindre des ermitages mais aussi pour faire approuver son choix par le pape à Rome. Il ira jusqu’à Damiette en Égypte rencontrer le Sultan des Sarrasins en pleine Croisade. Même malade et très affaibli il parcourt l’Ombrie et les Marches, à dos d’âne, pour continuer à annoncer l’évangile.

François donna pour idéal, à ses frères , ce code du Pèlerin (2 Celano 59) :                                                               « Se recueillir sous le toit d’autrui, passer pacifiquement, aspirer à la patrie( *) »  

(*) en parlant de ‘patrie’, François fait référence à la demeure éternelle du Père (Hb 13.14)

Avec Abraham, Moïse, Jésus et François, prions

Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera ta louange.
O Dieu, viens à mon aide, Seigneur à mon secours.

Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
Faisant luire sur nous sa face ;
Sur la terre on connaîtra tes voies,
Parmi toutes les nations, ton salut.
Que les nations jubilent et chantent,
Car tu juges le monde avec justice ;
Tu juges les peuples en droiture,
Sur la terre tu gouvernes les nations.
La terre a donné son produit,
Dieu, notre Dieu, nous bénit ;
Qu’il nous bénisse et qu’il soit adoré,
De tous les lointains de la terre.   (Psaume 66)

Avec Marie pour qui François avait une grande dévotion, chantons :

(auteur M-C Guedon / compositeur G-F Lefebvre / interprète Raymond Fau / ADF BAYARD MUSIQUE)

Deuxième temps :

Aujourd’hui encore, notamment à Vézelay,

des pèlerins partent pour un long chemin vers Compostelle ou Assise .

 

A notre tour, prenons le départ !

A La Cordelle, une petite fraternité franciscaine vit en ermitage. Elle est sur les lieux mêmes qui ont été donnés en 1217 aux premiers frères de François arrivant d’Assise. Frère Eric nous explique la mission des frères de La Cordelle aujourd’hui.

 

Pèlerin est celui qui part, désencombré, disponible aux questions, attentif aux rencontres…

Partir, c’est avant tout sortir de soi.
Prendre l’univers comme centre, au lieu de son propre moi.
Briser la croûte d’égoïsme qui enferme chacun comme dans une prison.
Partir, c’est cesser de braquer la loupe sur mon petit monde, cesser de tourner autour de soi-même comme si on était le centre de tout et de la vie.
Partir, ce n’est pas dévorer des kilomètres et atteindre des vitesses supersoniques.C’est avant tout regarder, s’ouvrir aux autres, aller à leur rencontre.
C’est trouver quelqu’un qui marche avec moi, sur la même route,
Non pas pour me suivre comme mon ombre, mais pour voir d’autres choses que moi et me les faire voir.                                                                                     Dom Helder Camara.

 

C’est le Seigneur qui m’appelle en ce début de chemin.
Il m’appelle par mon nom comme un ami appelle son ami et lui dit :  » Viens… je veux passer cette journée avec toi.  »

Je suis seul devant mon écran mais nous sommes plusieurs à cheminer ensemble au fil de ce pèlerinage virtuel. C’est évidemment un peu frustrant de ne pas pèleriner avec tout mon être, corps, cœur, esprit réunis…

Consentons à nos limites, et pour que le « vivre ensemble » soit tout de même réel, pensons au groupe que nous formons.

Chacun est un cadeau. Un cadeau que le Père a enveloppé pour nous les envoyer.
Certains sont magnifiquement enveloppés : ils sont attrayants, dès le premier abord.
D’autres sont enveloppés de papier ordinaire. D’autres ont été malmenés par la poste.
Il arrive parfois qu’il y ait une  » distribution spéciale « .
Certains sont des cadeaux dont l’emballage laisse à désirer mais l’emballage ne fait pas le cadeau !
Parfois le cadeau est difficile à ouvrir, il faut se faire aider.
Ils ont peut-être déjà été ouverts puis rejetés !                                                                                       Je suis une personne et donc un cadeau, moi aussi.
Un cadeau pour moi-même d’abord : ai-je déjà regardé à l’intérieur de l’emballage ? Peut-être s’y trouve-t-il quelque chose de différent de ce que j’imagine ! (silence)
Les cadeaux du Père pourraient-ils être autrement que magnifiques ?
Est-ce que j’accepte d’être donné par le Père aux autres ? (silence)

Méditons à présent sur les paroles de notre frère François lorsqu’il nous évoque le « parfait frère mineur « .

Le très bienheureux père, ayant en quelque sorte transformé en saints les frères par l’ardeur de l’amour et la ferveur du zèle qu’il mettait à leur perfection, réfléchissait souvent en lui-même aux qualités et aux vertus dont il conviendrait que fût orné le bon frère mineur. Et il disait que serait un bon frère mineur celui qui aurait la vie et les qualités de ces saints frères, à savoir : la foi de frère Bernard, qui l’avait eue à la perfection avec l’amour de la pauvreté ; la simplicité et la pureté de frère Léon, qui fut vraiment de la plus sainte pureté ; la courtoisie de frère Ange, qui fut le premier chevalier qui vint à l’Ordre et fut orné de toute courtoisie et bienveillance ; l’allure agréable et l’intelligence naturelle de frère Massée, avec une belle et dévote éloquence ; l’esprit élevé en contemplation que frère Gilles eut jusqu’à la plus haute perfection ; la prière vertueuse et continuelle de frère Rufin, qui priait toujours sans interruption,, même en dormant ou en faisant quelque activité, son esprit était toujours avec le Seigneur ; la patience de frère Genièvre, qui parvint à un parfait état de patience, grâce à la parfaite vérité de sa propre bassesse, qu’il avait constamment sous ses yeux, et à son désir suprême d’imiter le Christ par la voie de la croix ; la vigueur corporelle et spirituelle de frère Jean des Laudes, qui, en ce temps, fut corporellement le plus vigoureux de tous les hommes ; la charité de frère Roger, dont toute la vie et la conduite résidaient dans la ferveur de la charité ; et les scrupules de frère Lucide, qui eut les plus grands scrupules et ne voulait guère demeurer au même endroit, mais, quand il se plaisait à demeurer en un lieu, aussitôt il en partait et disait : « Nous n’avons pas ici nos demeures, mais dans le ciel.»                                                                  Miroir de Perfection, 85

Chantons : Avec François, sur le chemin de l’Évangile                                                                          (auteur Claude Bernard/compositeur-interprète Grzybowski/ADF BAYARD MUSIQUE)

Troisième temps

Un pèlerin marche toujours vers un but.                                                                                           Notre vie est, elle aussi, comme un pèlerinage, une marche …

Au fil de cette journée, nous avons pu prendre conscience que François a choisi de faire du Christ le seul guide de sa vie et pour lui, tout a changé !

Ce qu’il a voulu de manière radicale, c’est de ne rien banaliser dans l’évangile, dans l’incarnation de Dieu en Jésus ; au point, quelquefois, de pousser ses choix jusqu’à l’extrême.

Ainsi découvre-t-il « la grandeur de la pauvreté qui jaillit de l’amour et conduit à l’amour ». En contemplant Jésus, de sa naissance à Bethléem jusqu’à sa mort sur une croix, il ne peut plus regarder les pauvres de la même façon. Sa pauvreté personnelle volontaire est alors son chemin vers le Royaume parce que c’est la conséquence de son attachement total au Seigneur.

Dieu seul lui suffit et par conséquent sa pauvreté est joyeuse. Tous les autres biens, il ne les méprise pas mais les relativise. « Seul l’homme au cœur pauvre, libre, désencombré peut désirer les richesses de Dieu, plus désirables que tout autre bien. Il sait combien le cœur prisonnier de quelque autre bien risque toujours de s’y enfermer. François veut rester disponible au trésor de Dieu. Il sait, par expérience, combien les biens accumulés ou détournés pourrissent les relations humaines. S’il a une horreur viscérale de l’argent, c’est parce que celui-ci est le symbole de la mainmise de l’homme sur les biens au détriment de la relation aux autres et à Dieu. »                                                                     (les citations en italique sont tirées de ‘Chemins d’intériorité’ par Michel Hubaut, éditions franciscaines)

Prenons le temps de méditer silencieusement avec ces quelques questions :

Vers quel but j’avance ?
Que me faut-il quitter ?
Qu’est-ce qui compte le plus pour moi dans ma vie ?
S’engager sur un chemin, c’est aussi rencontrer des obstacles. Qu’est-ce qui m’empêche d’avancer ?

Nous prions :

Notre Dieu, Trinité d’amour, par la force communautaire de ton intimité divine, fais couler en nous le fleuve de l’amour fraternel. Donne-nous cet amour qui se reflétait dans les gestes de Jésus, dans sa famille de Nazareth et dans la première communauté chrétienne.

Accorde aux chrétiens que nous sommes de vivre l’évangile et de pouvoir découvrir le Christ en tout être humain, pour le voir crucifié dans les angoisses des abandonnés et des oubliés de ce monde et ressuscité en tout frère qui se relève.

Viens, Esprit Saint, montre-nous ta beauté reflétée en tous les peuples de la terre, pour découvrir qu’ils sont tous importants, que tous sont nécessaires, qu’ils sont des visages différents de la même humanité que tu aimes. Amen.                  (Pape François, dans « Fratelli Tutti »)

Chantons : « Partir » (Dominique Pons/Scèn’Epi)

 

Pèlerins et étrangers, nous te prions Seigneur : montre-nous la voie, la vérité, la vie.

Donne-nous de marcher avec confiance, allégresse et vigilance sur le chemin des béatitudes, sans laisser nos pieds trébucher sur les pierres de la route.

Apprends-nous à vivre en amitié avec Toi, avec nous-mêmes, avec tous ceux et celles que nous avons rencontrés aujourd’hui.

Accompagne notre marche: ouvre nos yeux à l’émerveillement, nos lèvres à la louange et fais que nous soyons toujours et partout avec Toi.

Nous te prions encore pour ceux qui nous ont été confiés ou se sont confiés à nous… Sois leur guide au quotidien.

Pour tous les monastères de nos sœurs Clarisses et notamment avec celles qui se sont engagées à prier pour les pèlerins cheminant vers Assise.

Accueillons la bénédiction des pèlerins :

Dieu tout-Amour,
Tu ne cesses de montrer ta bonté à ceux qui t’aiment et de te laisser trouver par ceux qui te cherchent.
Sois favorable à tes pèlerins qui partent sur le chemin d’Assise et dirige leurs pas selon ta volonté.
Sois pour eux un ombrage sous la chaleur du jour, une lumière dans l’obscurité de la nuit, un soulagement dans la fatigue afin qu’ils parviennent heureusement sous ta garde devant le tombeau de Saint François et de Sainte Claire.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Saint-François n’a eu de cesse de rappeler que notre fraternité est le fruit de notre filiation commune. Redisons avec Jésus la prière des frères et sœurs en Christ : Notre Père…

Allons sur le chemin et dans la paix du Christ !

 

 

 

 

 

 

Et pour me convertir, si je faisais du neuf …?

par exemple : chaque jour, me demander comment je pourrais vivre mieux la fraternité ou encore de quoi je pourrais « jeûner » parmi tout ce qui limite mes capacités d’aimer …

Pour aller plus loin dans mon cheminement de pèlerin :
Je peux lire aujourd’hui quelques passages du livre  de Marie-Abdon Santaner (Desclée 1995) « François d’Assise et de Jésus »,

Etape 1 : PARTIR ENSEMBLE
Etape 2 : ACCUEILLIR CE QUI EST DONNE
Etape 3 : S’EMERVEILLER , COMMUNIER DANS LA PAIX
Etape 4 : PERSEVERER DANS LA JOIE INTERIEURE
Etape 5 : COMMENCER…

Pour ouvrir chaque étape, cliquer sur le titre. Bon chemin !

Etape 4

PERSÉVÉRER DANS LA JOIE INTÉRIEURE

Suggestion : ouvrant porte ou fenêtre, quel est mon regard ? Ce que je vois en premier, est-ce l’oiseau qui chante, le ciel noir et agité, les personnes qui passent dans la rue ?
Me levant le matin, suis-je habité.e par l’espérance ou la peur des heures à venir ?
Persévérer dans la confiance car Dieu est là, dans chaque instant de la vie … et donc inspirer l’air frais puis me désencombrer pour mieux accueillir cette journée !

Premier temps :

Dans ma vie, il me semble souvent que j’avance lentement, pas à pas, à travers les difficultés et les épreuves de toutes sortes. C’est sans doute pour permettre le temps de la conversion, pour vaincre « le vieil homme ».

Dans mon quotidien, dans le monde de consommateurs où je suis plongé.e, ne suis-je pas esclave ?
Tout en ayant au cœur un désir de liberté, d’un ailleurs, une certaine quête d’absolu, je traverse ces épreuves qui certainement sont là pour me purifier de ce qui m’enchaîne, non  ?
Quel est le poids de cette épreuve face à la richesse qui m’est promise ?
Quelle richesse  ? Le pas à pas de la vie m’aide à la découvrir.
Plus je m’appauvris, plus je la pressens, plus je commence à la vivre.
C’est l’espérance qui me fait avancer et qui me fait déjà vivre ce que j’espère.
Et ceci me donne la force de continuer, de poursuivre ma route, quels que soient les aléas.

 

Regardons Saint François …confronté à ses épreuves, il conserve la joie.

« Le serviteur de Dieu ne peut connaître ce qu’il a de patience et d’humilité en lui tant qu’il obtient satisfaction. Mais que vienne le temps où ceux qui devraient lui donner satisfaction lui font le contraire, alors, autant il a de patience et d’humilité, autant en a-t-il et pas plus. » (Admonitions 13)

« Qu’ils prêtent attention à ce qu’ils doivent par-dessus tout désirer avoir l’Esprit du Seigneur et sa sainte opération, le prier toujours d’un cœur pur et avoir l’humilité, la patience dans la persécution et dans la maladie, aimer ceux qui nous persécutent, nous réprimandent et nous accusent, car le Seigneur dit : ‘Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient. Bienheureux ceux qui souffrent persécution à cause de la justice, car le royaume des cieux est à eux. Mais qui aura persévéré jusqu’à la fin celui-là sera sauf’ ». (2 Règle 10, 8-12)

« Considérons, tous les frères, le bon Pasteur qui, pour sauver ses brebis, a supporté la passion de la Croix. Les brebis du Seigneur l’ont suivi dans la tribulation et la persécution, la honte et la faim, dans l’infirmité et la tentation et tout le reste. Et de cela elles reçurent du Seigneur la vie éternelle. » (admonition 6, 1-2)

« Ainsi fatigué par les tourments de toute part, il est étonnant que ses forces aient pu suffire à les endurer. Quant à ses angoisses, il ne leur donnait pas le nom de peines, mais de sœurs ».                       (2 Celano 212) .

Et aussi Sainte Claire …

« Le point de perfection (de Claire) atteint dans la maladie par sa vertu, on en aura une idée en songeant que, durant vingt-huit années de pénibles souffrances, elle ne laissa échapper ni plainte ni murmure ; de sa bouche ne sortirent que paroles édifiantes ou cantiques d’action de grâces ».
(Thomas de Celano, Vie de Sainte Claire, 39)

« Réjouis-toi donc toujours dans le Seigneur, toi aussi sœur bien-aimée et ne permets à aucune amertume, à aucun nuage, de venir assombrir ta joie, toi qui es ma Dame bien-aimée dans le Christ, toi la joie des anges et la couronne de tes sœurs.
Place ton esprit devant le miroir de l’éternité, laisse ton âme baigner dans la splendeur de la Gloire, unis-toi de cœur à Celui qui est l’incarnation de l’essence divine, et grâce à cette contemplation, transforme-toi tout entière à l’image de sa divinité. Tu arriveras ainsi à ressentir ce que seuls perçoivent ses amis ; tu goûteras la douceur cachée que Dieu lui-même a, dès le commencement, réservée à ceux qui l’aiment ».
(Écrits de Sainte Claire : troisième lettre à Agnès de Prague, 10-14)

« Ce que tu fais, fais le bien : ne recule jamais, hâte-toi au contraire et cours d’un pas léger sans achopper aux pierres du chemin, sans même soulever la poussière qui souillerait tes pieds ; va, confiante, allègre et joyeuse. Avance cependant avec précaution sur le chemin du bonheur. C’est au Christ pauvre que, vierge pauvre, tu dois rester attachée. »
(2° lettre à Agnès de Prague,11-13)

Prions avec le pape François lorsqu’il se rend proche des souffrants :

Dieu miséricordieux, nous te prions pour tous les hommes, pour toutes les femmes et pour tous les enfants qui sont morts après avoir quitté leur pays à la recherche d’une vie meilleure.
Bien que beaucoup de leurs tombes ne portent aucun nom, chacun d’eux est connu, aimé et chéri de toi.
Puissions-nous ne jamais les oublier, mais honorer leur sacrifice plus par les actes que par les paroles.
Nous te confions ceux qui ont fait ce voyage, affrontant la peur, l’incertitude et l’humiliation, en vue de parvenir à un endroit de sécurité et d’espérance.
Tout comme tu n’as jamais abandonné ton Fils lorsqu’il a été conduit à un endroit sûr par Marie et Joseph, de même à présent sois proche de tes fils et tes filles que voici, à travers notre tendresse et notre protection.
En prenant soin d’eux, puissions-nous travailler pour un monde où personne n’est contraint à abandonner sa maison et où chacun peut vivre dans la liberté, la dignité et la paix.
Dieu miséricordieux et Père de tous, réveille-nous du sommeil de l’indifférence, ouvre nos yeux à leur souffrance, et libère-nous de l’insensibilité générée par le confort mondain et l’égocentrisme.
Aide-nous, en tant que nations, communautés et individus, à voir que ceux qui viennent dans nos contrées sont nos frères et sœurs.
Puissions-nous partager avec eux les bénédictions que nous avons reçues de tes mains et reconnaître qu’ensemble, comme une famille humaine unique, nous sommes tous des migrants, en chemin dans l’espérance vers toi, notre vraie maison, où toute larme sera essuyée, où nous serons tous en paix et en sécurité dans tes bras. Amen.

Chantons : Vivre debout                                                                                                                            (auteur-compositeur-interprète Laurent Grzybowski / ADF BAYARD MUSIQUE)

Deuxième temps :

 

« Vous savez sûrement que ceux qui participent à une course courent tous mais qu’un seul remporte le prix. Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère. Ils le font pour gagner une couronne qui ne dure pas ; mais nous, nous le faisons pour une couronne qui durera toujours. C’est pourquoi je cours les yeux fixés sur le but ; c’est pourquoi je suis comme un boxeur qui ne frappe pas au hasard. Je traite durement mon corps et je le maîtrise sévèrement … » 1 Cor.9, 24-27

 

Nous retrouvons notre frère François au cœur d’un massif montagneux à 1128 m d’altitude et une centaine de km d’Assise, au Mont Alverne (en italien La Verna) en 1224.

« Deux années environ avant de rendre son âme au ciel, fut favorisé par Dieu de la vision suivante : un homme ayant l’apparence d’un séraphin, doté de six ailes, se tenait en face de lui dans les airs, attaché à une croix, les bras étendus et les pieds joints.[…]
Cette apparition plongea le serviteur du Très-Haut dans un profond émerveillement, mais il ne parvenait pas à en comprendre le sens. Il éprouvait une grande joie de sentir le regard bienveillant posé sur lui par le séraphin à l’inappréciable beauté, mais en même temps il restait atterré de cette crucifixion et de ces cruelles souffrances. […]
Son cœur était entièrement accaparé par cette vision quand, dans ses mains et dans ses pieds, commencèrent à apparaître, telles qu’il les avaient vues peu avant sur l’homme crucifié, les marques des quatre clous.[…] Au côté droit, comme entr’ouvert par une lance, s’étendait une plaie d’où coulait fréquemment son sang précieux qui mouillait caleçons et tuniques. […] Il mettait grand soin à dissimuler ses blessures aux frères comme aux étrangers ; c’est ainsi que ses voisins et même ses plus fidèles disciples les ignorèrent longtemps. »               (1 Celano 94-96)

Aujourd’hui, en ce lieu, les frères franciscains ont tenu à y construire un sanctuaire pour garder mémoire de cet événement exceptionnel et y accueillir les pèlerins.

Les biographes évoquent aussi cet endroit comme celui d’un moment douloureux, angoissant, vécu par frère Léon qui accompagnait celui qu’on appelait déjà « le saint ».

« L’un de ses compagnons soupirait de regret et de désir :   ‘Ah ! Si j’avais seulement quelques-unes des paroles du Seigneur écrites de sa main !’ Mais ce que l’homme n’osa dire, l’Esprit de Dieu le révéla :François lui demanda d’apporter de l’encre et un parchemin, écrivit de sa propre main des Louanges pour le Seigneur et il termina par une bénédiction à son adresse. Puis il dit : « Tiens, prends ce parchemin et conserve-le soigneusement jusqu’au jour de ta mort. » (Legenda Major, 11.9)

Prions ces Louanges pour le Seigneur :

Tu es le seul Saint, Seigneur Dieu, toi qui fais des merveilles !
Tu es fort, tu es grand,
tu es le Très-Haut, tu es le roi tout puissant,
toi, Père saint, roi du ciel et de la terre.
Tu es trois et un, Seigneur Dieu,
tu es le bien, tu es tout bien, tu es le souverain bien,
Seigneur Dieu vivant et vrai.
Tu es amour et charité, tu es sagesse,
tu es humilité, tu es patience,
tu es beauté, tu es douceur,
tu es sécurité, tu es repos,
tu es joie, tu es notre espérance et notre joie,
tu es justice, tu es mesure,
tu es toute notre richesse et surabondance.
Tu es beauté, tu es douceur,
tu es notre abri, notre gardien et notre défenseur,
tu es la force, tu es la fraîcheur.
Tu es notre espérance,
tu es notre foi,
tu es notre amour,
tu es notre grande douceur,
tu es notre vie éternelle,
grand et admirable, Seigneur,
Dieu tout puissant, ô bon Sauveur !

Chantons : « Donne-moi seulement de t’aimer » (Claire Châtaignier/St-Ignace/MEJ)

 

 » Un jour que François était sorti dans la campagne pour méditer, ses pas le conduisirent du côté de l’église St-Damien, si vétuste qu’elle menaçait ruine ; poussé par l’Esprit, il y entra pour prier, et, prosterné devant le crucifix, il se sentit l’âme envahie, durant sa prière, d’un réconfort extraordinaire. Fixant alors, de ses yeux baignés de larmes, la croix du Seigneur, il entendit de ses oreilles de chair une voix tombant du crucifix lui dire par trois fois :  » François, va et répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruines ! « 
Effrayé et stupéfait d’entendre cette voix étrange alors qu’il était seul dans l’église, pénétré jusqu’au fond du cœur par la puissance de la parole de Dieu, tout délirant, il entre en extase … et se dispose à obéir pour réparer cette église matérielle. Mais l’église que lui désignait la voix était celle que le Christ a sauvée par son sang ; le St-Esprit le lui apprit plus tard et lui-même le révéla aux frères. «                     (Legenda mayor II)

Méditons en silence en contemplant ce même crucifié :

Dans ma vie quotidienne, des questions émergent, des doutes surgissent.
Que faire ? fuir ou faire confiance en Jésus qui a promis d’être avec nous tous les jours ?

Qui est Jésus pour moi ? Quelle connaissance ai-je de lui qui était mort et qui maintenant est vivant ? Il me cherche, il me regarde. Il connaît mon cœur profond, je n’ai pas à avoir peur car il m’aime.

Jésus m’ouvre les bras, plein de tendresse. Ai-je le désir de me rapprocher de lui ? N’a-t-il pas besoin de ma présence à ses côtés ? Comment puis-je être là où il attend que je sois ?

 » L’amour n’est pas aimé  » disait St François.
Comment puis-je, aujourd’hui, là où je vis, faire aimer l’amour, celui qui nous rend frères les uns des autres ?

Troisième temps

En silence, je prends un temps de méditation :

Vivre l’Évangile, c’est suivre le Christ.
Suivre le Christ,c’est porter une croix pour entrer dans la vie nouvelle !

Accueillons le pardon du Père pour toutes les fois où nous fuyons l’effort nécessaire à l’amour , pour toutes les fois où nous choisissons la facilité, les plaisirs sans issues.

 

Jésus dit : Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour.                       Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour.                                                        Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.                       Voici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.                               Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.                                                Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.                                                                   Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père.             Ce n’est pas vous qui m’avez choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres.                                                                                                        Jean XV, 9-17

Prions.

Seigneur, avec ton serviteur François, tu nous envoies proclamer un évangile qui soit vraiment une bonne nouvelle pour tout homme. Nous savons qu’il apporte une paix du cœur.

Tu as voulu faire de nous des collaborateurs pour bâtir un monde fraternel et juste.              Rappelle-le nous sans cesse dans nos choix d’une vie simple, revenant toujours à l’essentiel.

Nous ne voulons pas garder pour nous une telle bonne nouvelle et nous désirons ardemment être des messagers de joie et de paix.

Puissions-nous montrer ton amour non pas dans des paroles ou des discours mais dans des gestes profondément humains, allant même quelquefois à contre-courant du monde.

(domaine public / interprète Jacques Jouët / ADF BAYARD MUSIQUE)

 » Dieu très-haut et glorieux, viens éclairer les ténèbres de mon cœur.
Donne-moi une foi droite, une espérance solide et une parfaite charité.
Donne-moi le sens du divin et la connaissance de toi-même, Seigneur,
afin que je puisse accomplir ta volonté sainte qui ne saurait m’égarer. »

Notre Père …

Que le Seigneur te bénisse et te garde, qu’Il fasse sur toi rayonner son visage.                                  Que le Seigneur te découvre sa face, te prenne en grâce et t’accorde sa Paix !

Aimer dans l’épreuve, c’est commencer sa résurrection !
La croix du Christ est Source de Vie car elle est signe d’amour !

chant : Adorons le Seigneur (Chemin neuf/R.Schneider)

 

Et pour me convertir, si je faisais du neuf …?

par exemple : comment pourrais-je accorder plus de place dans mon esprit, dans mon cœur, à ce qui est source de joie plutôt qu’à tout ce qui va mal ?

Pour aller plus loin dans mon cheminement de pèlerin :
Je peux lire aujourd’hui quelques passages du livre « Sagesse d’un pauvre »                                    de Eloi Leclerc, (DDB 2007)

Etape 1 : PARTIR ENSEMBLE
Etape 2 : ACCUEILLIR CE QUI EST DONNE
Etape 3 : S’EMERVEILLER , COMMUNIER DANS LA PAIX
Etape 4 : PERSEVERER DANS LA JOIE INTERIEURE
Etape 5 : COMMENCER…

Pour ouvrir chaque étape, cliquer sur le titre. Bon chemin !

Etape 3

S’ÉMERVEILLER , COMMUNIER DANS LA PAIX

Suggestion : Mon « décor » aujourd’hui pourrait être constitué d’éléments naturels issus de mon environnement… végétal, minéral, animal … Réels ou en photos ou dessinés …

Premier temps :

« Lorsque Claire envoyait  au-dehors les sœurs qui quêtaient, elle les exhortait à louer Dieu chaque fois qu’elles verraient de beaux arbres fleuris et feuillus ; et elle voulait qu’elles fassent de même à la vue des hommes et des autres créatures, afin que Dieu soit loué pour tout et en tout. »  (Procès de canonisation, 14.9)

 

Immergé dans la nature, je peux devenir réceptacle de toute la beauté qui m’entoure.
L’homme moderne, généralement citadin, vit parfois coupé de la nature, dans un monde virtuel à travers les moyens de communication, les écrans.
Il considère la nature comme un champ d’expérimentation sur lequel il pense avoir tout pouvoir mais dont il est retranché.
Aujourd’hui, sur ce chemin de pèlerinage, même s’il se fait devant un écran, je me sens partie intégrante de la nature, du cosmos, au même titre que les animaux, les plantes, les pierres, les étoiles. Je sens à quel point tout est en relation et je suis étonné, émerveillé.
Émerveillement devant la création, émerveillement devant l’homme, devant la créature que je suis.
Émerveillement qui me porte au respect, à l’infini respect de moi-même, de l’autre, de la création toute entière.

Je prends conscience de la responsabilité de chacun comme gérant de la création, de ma responsabilité propre, de l’unité profonde qui me relie aux autres, responsables de moi comme je suis responsable d’eux.

Alors, dans le silence, je laisse éclater ma joie, je goûte sobrement mais généreusement à toutes ces richesses qui me sont offertes en abondance.

Tournons-nous vers François et regardons-le s’émerveiller.

« En sorte d’être éveillé à l’ amour divin à partir de toutes choses, François exultait dans toutes les œuvres des mains du Seigneur,(Ps.91) et s’élevait vers leur raison vivifiante et leur cause à travers les spectacles agréables. Dans les belles choses, il contemplait le Très-Beau et poursuivait partout le Bien-Aimé en suivant les traces (Job.23 .11) imprimées dans les choses …  » (Legenda Major 9.1)

« Quelle gaieté penses-tu que la belle apparence des fleurs introduisait dans son esprit, tandis qu’il apercevait leur forme gracieuse et sentait à l’avance leur odeur suave ? […] Lorsqu’il trouvait une abondance de fleurs, il leur prêchait  et les incitait à la louange du Seigneur comme si elles étaient douées de raison». (1 Celano 81 )

A notre tour de nous émerveiller sur le chemin d’Assise !

 

« En fraternisant avec les créatures, François se replace parmi elles : il se reconnaît lui-même créature. Considérer comme des frères les plus humbles éléments cosmiques, c’est admettre que nous découlons de la même Origine, et que nous existons ensemble, eux et nous, en dépendance d’une même Source. Face au « Très-Haut », que « nul homme n’est digne de nommer », François se range « en grande humilité », parmi les créatures, reconnaissant ainsi que Dieu seul est Dieu. Sa communion fraternelle avec les créatures fait partie de sa démarche d’adoration. »                                                                                                      Éloi Leclerc

« Il parvint à un endroit, près de Bevagna, où se trouvait assemblée une très grande multitude d’oiseaux d’espèces diverses  : colombes, corneilles et d’autres qu’on appelle ordinairement des moineaux. En les voyant, le très bienheureux serviteur de Dieu François, en homme d’une très grande ferveur et qui portait un grand sentiment de piété et de douceur même aux créatures inférieures et privées de raison, courut vers eux, laissant ses compagnons sur le chemin. Une fois qu’il fut assez près, voyant que les oiseaux l’attendaient, il  les salua à sa manière habituelle. Mais voyant non sans étonnement que les oiseaux ne prenaient pas la fuite  comme ils le font d’ordinaire, il fut rempli d’une joie immense et les pria humblement, disant qu’ils devaient entendre la parole de Dieu. » (1Celano 58)

Et quant à moi ? la nature est-elle visage du Christ ?

Si oui, je rends grâce au Seigneur pour tant de beauté, pour l’offrande qu’il nous fait d’une création renouvelée à jamais.

Mais je lui demande aussi pardon pour tant de dégâts, d’atteintes à la pureté et à la beauté du monde, causés par l’humain, par moi.

« Un monde sans fleurs, sans oiseaux, sans enfants, serait un monde désenchanté.
Sans les fleurs, sans les oiseaux, sans les enfants, la terre serait dure. Je ne veux pas imaginer la tristesse d’un tel monde. Chaque créature, même la plus humble, a sa beauté et sa dignité.
La mouche est divine, le papillon est divin comme la souris, l’escargot ou la tortue.                          Tous resplendissent de la beauté de Dieu.
Comprendre cela m’a permis de vivre une vie heureuse, en amitié avec tous les vivants.»                                                                                                   Sœur Emmanuelle

Prions
Nous te louons, Père, avec toutes tes créatures.                                                                                       Elles sont remplies de ta présence comme de ta tendresse.  Loué sois-tu.
O Dieu, Un et Trine, communauté sublime d’amour infini, apprends-nous à te contempler dans la beauté de l’univers où tout nous parle de toi.
Éveille notre louange et notre gratitude pour chaque être que tu as créé.
Donne-nous la grâce de nous sentir intimement unis à tout ce qui existe.
Dieu d’amour, montre-nous notre place dans ce monde comme instruments de ton affection pour tous les êtres de cette terre, parce qu’aucun n’est oublié de toi.
Seigneur, saisis-nous par ta puissance et ta lumière pour protéger toute vie, pour préparer un avenir meilleur, pour que vienne ton Règne de justice, de paix, d’amour et de beauté.                     Loué sois-tu !                                          (extraits de la prière du pape François pour la création)

Chantons  le Cantique de frère Soleil (en communion avec nos sœurs et frères italiens…)
(Angelo Branduardi)

Deuxième temps :

Quelle chance, quelle grâce, quelle joie … de pouvoir entrer en communion avec la nature dont je ne suis qu’un modeste élément !
Tout, autour de nous, peut être sujet d’émerveillement car l’harmonie est là, même si parfois je ne la perçois pas.
Dans son Cantique de Frère Soleil, St-François exalte la nature mais surtout nous redit que ce sont nos sœurs et frères la constituant qui louent le Seigneur avec nous.

 

« François s’efforçait de se tenir toujours dans la jubilation du cœur, de conserver l’onction de l’Esprit et l’huile de l’allégresse. Il évitait avec le plus grand soin la si mauvaise maladie qu’est l’acédie, au point que, quand il la sentait s’insérer si peu que ce soit dans son esprit, il courait prier au plus vite. Il disait d’ailleurs : ‘Un serviteur de Dieu bouleversé pour quelque raison, comme cela est fréquent, doit aussitôt se lever pour prier et se maintenir dans la présence du Père suprême jusqu’à ce qu’il lui rende l’allégresse de son salut’ . » (2 Celano 125)

Seigneur, il est tellement facile pour nous de voir les « péchés écologiques » des autres, et d’être aveugles quant à notre propre péché et l’orgueil dans notre cœur. Donne-nous ton regard s’il te plaît, afin que nous puissions crier vers toi et être entendu : « Ô Dieu, aie pitié de moi, je suis un pécheur. »  (Luc 18.13)

« Que les cieux se réjouissent et que la terre exulte,
Que jubile la mer avec ses habitants,
Que fleurissent les plaines et chantent les forêts !
Chantez-lui un cantique nouveau.
Chantez le Seigneur, terre entière ! » (Psautier 7, 4-5)

Avec nos sœurs clarisses de Cormontreuil, nous prions Notre Père (explicité par St-François) :
https://clarisses-cormontreuil-catholique.fr/tu-veux-prier/prier-avec-le-notre-pere

Troisième temps :

« François rêve de chevalerie, de conquêtes, d’une belle carrière militaire. Il n’est pas pacifique par nature.
Un jour, il entend le Christ envoyer ses disciples en mission : « Quand vous irez de maison en maison, dites d’abord  » Paix à cette maison  » ! Il est touché et veut vivre cela.
Il va utiliser son ambition, ses énergies pour déclarer la paix, pour livrer le combat du Christ. Et il dira très souvent : » Que le Seigneur vous donne sa paix. « 
Il croit au rayonnement contagieux des cœurs pacifiés.
Se tairait-il aujourd’hui face aux conflits?
Certainement qu’il écrirait aux responsables à tous niveaux, il soutiendrait les pacifistes, les non-violents. Il se réjouirait de voir des frères s’engager courageusement dans des missions de paix (ACAT, Amnesty, cercles du silence)… »                               ( « La joie de vivre l’Évangile » Michel Hubaut)

Et moi ?
Pour communier dans la joie … si je m’engageais chaque jour à être semeur de paix ?                        Qu’est-ce à dire ?

 

Nous voulons espérer que Dieu nous donne l’attitude et les paroles de semeurs de Paix.             Aussi, nous prions :

Nous te louons pour les multitudes de femmes et d’hommes qui, à travers le monde, cherchent à être témoins de paix, de réconciliation, de communion.

Dieu de toute éternité, nous voudrions te chercher dans les silences de la prière et vivre de l’espérance découverte dans l’évangile.

Dieu de paix, donne-nous de regarder tout être humain comme un frère, avec une infinie tendresse et profonde compassion à l’exemple de ton serviteur François.

Bénis-nous, Jésus le Christ, dans ton évangile tu nous en assures : « Je ne vous laisserai jamais seuls, je vous enverrai l’Esprit-Saint. Il sera un soutien et un consolateur, il vous donnera d’être en communion avec Dieu jour après jour ». Au nom du Père et du Fils et du St-Esprit.

« Nous t’adorons, Seigneur Jésus Christ, dans toutes les églises du monde entier
et nous te bénissons d’avoir racheté le monde par ta sainte croix. »

Chantons  La valse des créatures
(auteur-compositeur Jacques Jouët/ADF BAYARD MUSIQUE / interprète J.Jouët)

 

Et pour me convertir, si  je faisais du neuf …?

par exemple : chaque jour, (me) dire de plus en plus souvent « que c’est beau ! » …

Pour aller plus loin dans mon cheminement de pèlerin :
Je peux lire aujourd’hui quelques passages du livre « Émerveillement et minorité » de Michel Sauquet, (Ed. Tallandier)

Etape 1 : PARTIR ENSEMBLE
Etape 2 : ACCUEILLIR CE QUI EST DONNE
Etape 3 : S’EMERVEILLER , COMMUNIER DANS LA PAIX
Etape 4 : PERSEVERER DANS LA JOIE INTERIEURE
Etape 5 : COMMENCER…

Pour ouvrir chaque étape, cliquer sur le titre. Bon chemin !

Etape 2

ACCUEILLIR CE QUI EST DONNE

Suggestion : dans mon carnet de bord, je note les noms de ces personnes qui m’envoient des petits signes par téléphone ou autres moyens, les informations qui m’interpellent au quotidien …

Premier temps :

Dans mon quotidien, que d’occasions d’accueillir …!
Dès le lever, il me faut accueillir (c’est mieux que ‘accepter’ !) tout ce qui ne dépend pas de moi : la météo, les infos à la radio, les appels au téléphone, un courrier attendu ou indésirable …
Si tout est à mon goût, me semble bon, pour moi et mes proches, quelle joie ! J’en viens parfois même à louer le Seigneur, comme s’il me favorisait …
Mais accueillir l’hostilité, les inquiétudes et les contrariétés ? Il va me falloir faire appel à toutes mes ressources physiques, morales, intellectuelles, spirituelles, et partager avec d’autres dans la confiance, dans l’aveu de mes limites.
C’est aussi prendre conscience de ma faiblesse, de mon dénuement, de ma pauvreté.
Savoir alors que je ne suis pas seul, savoir demander, vaincre ma pudeur ou mon orgueil, mendier si nécessaire, aller vers les autres, mes frères humains, et faire confiance.
Pour le croyant, je le sais, faire confiance à Dieu, c’est faire confiance à l’homme. Le chemin vers Dieu passe par l’homme.

Prions : Dans nos vies installées confortablement, dans nos cœurs alourdis, dans nos journées train-train … Seigneur, réveille en nous la vraie vie. Qu’elle nous ouvre un chemin vers la liberté, la joie, la fraternité à construire chaque jour.

François accueillait l’adversité, les personnes différentes, les événements …

« Quand il est fait prisonnier durant la guerre entre Pérouse et Assise, tandis que ses compagnons s’abandonnaient à la tristesse, François exultait dans le Seigneur, riait et se moquait de ses chaînes. Parmi les prisonniers, il y avait notamment un chevalier orgueilleux et insupportable : tous avaient décidé de le tenir à l’écart, mais il ne put venir à bout de la patience de François qui supporta l’insupportable et le réconcilia avec tous ses compagnons. «                                                                                                                           (2 Celano 1.4)

« Je vais t’expliquer comme je le puis ton cas de conscience. Des soucis ou des gens – frères et autres personnes – t’empêchent d’aimer le Seigneur Dieu ? Eh bien ! même si en plus, ils allaient jusqu’à te battre, tu devrais tenir tout cela pour une grâce. Tu dois vouloir la situation telle qu’elle est, et non pas la vouloir différente. Considère cela comme une vraie charge ou « obédience » que le Seigneur Dieu et moi nous t’imposons, car telle est, j’en suis certain, l’obéissance véritable. Aime ceux qui te causent des ennuis . N’exige pas d’eux, sauf si le Seigneur t’indique le contraire, un changement d’attitude à ton égard. C’est tels qu’ils sont que tu dois les aimer, sans même vouloir qu’ils soient ( à ton égard) meilleurs chrétiens. Cela sera pour toi plus méritoire que la vie en ermitage. »                                                                                                                                                      (Lettre à un Ministre, 1-8)

Sans doute avons-nous l’expérience d’accueillir des visiteurs non invités ou même d’avoir été reçus de manière imprévue chez des inconnus. Que se passe-t-il alors en nous ?

Prenons un peu de temps pour y réfléchir en toute vérité.

« N’oubliez pas l’hospitalité, car, grâce à elle, certains, sans le savoir, ont accueilli des anges. » (Hb, 13,2)

Voici le témoignage de Louise. Dans sa « maison de Béthanie » elle vit en permanence l’accueil fraternel de personnes vulnérables, souvent rejetées socialement. Et dans un surcroît de générosité, elle accueille les pèlerins du chemin d’Assise !

Je me réjouis de témoigner du bonheur d’accueillir à Béthanie les Pèlerins de la Paix.
Merci à l’association venue en 2007/2008 bouleverser notre train-train et ouvrir notre maison sur d’autres horizons. Je n’en veux pour preuve que le bonheur de nos résidents, SDF. ou demandeurs d’asile, sans papiers , pour qui les pèlerins sont des frères, des amis attendus et aimés avant de les connaitre. Entre la préparation des repas, des chambres, de la salle à manger, l’accueil et le partage de vie dans les différences, chacun assure ses responsabilités avec fébrilité. Réconforter, soigner les pieds ou les genoux, témoigner de notre vie et partager un temps de louange et d’action de grâce, chaque pèlerin apporte un souffle de grâce. Nous avons accueilli plus de 700 Pèlerins en 12  années, à pieds, à cheval ou en vélo. Il faut parfois aller chercher les plus fatigués ou ceux qui n’ont pas trouvé de gite. Être accueillant c’est se rendre disponible pour l’hôte de passage, car en lui, c’est Jésus qui s’invite à la fête.
Très chers Amis Pèlerins qui avez partagé pour un soir ou quelque jours, notre vie fraternelle,        avec ses joies et ses peines, et qui nous avez apporté le souffle de l’Esprit qui vous anime,               vous êtes ce rayon d’espérance qui éclaire la routine des jours,                                                            Vous venez nous bousculer, pour ouvrir toujours plus grand notre cœur.                                         Merci à tous, pour votre amitié, vos prières, vos dons et vos encouragements.                                    Votre souvenir habite et anime notre cœur.                                                                                                     Que le Seigneur vous bénisse et vous garde dans sa paix et sa Joie.
                              PAX et BONUM
                                                     Louise et tous ses frères et soeurs de Béthanie 

Chantons : Merci à ceux qui aiment
(Gianadda/Langree/Studio SM)

Deuxième temps :

Il est un lieu-phare sur le chemin vers Assise. Un village de Bourgogne, Taizé, où convergent depuis 70 ans des milliers de jeunes en recherche.

Une communauté œcuménique dont la règle de vie est si proche de l’esprit de St-François !

« Les jeunes ont commencé à venir plus nombreux dans les années 1958-1960. Nous n’avons rien fait pour les attirer. C’était un étonnement : comment est-ce possible que les jeunes viennent dans une période où ils ne vont plus participer à la prière dans les églises ? Nous ne pouvions pas les renvoyer, ils venaient pour prier, pour chercher. Mais nous n’avions pas de place pour les accueillir. […] Nous nous sommes dit : « Où est l’hospitalité selon l’Évangile, si nous les laissons loin ? » […] Voyant sur notre colline tant de visages de jeunes, non seulement de l’Europe occidentale et orientale, mais aussi, de plus en plus, des autres continents, nous comprenons qu’ils viennent avec des questions vitales, en particulier celle-ci : où trouver un sens à ma vie ? […] Nous souhaitons être pour eux des hommes d’écoute, et non des maîtres spirituels. »                                                                                                  Frère Roger (cité dans « Choisir d’aimer »  Les Presses de Taizé 2006)

Des frères nous parlent du pèlerinage de confiance proposé par la communauté.

 

Dieu de tous les humains, quand nous avons le simple désir d’accueillir ton amour,                                une flamme s’allume peu à peu au tréfonds de notre âme.                                                                          Elle peut être toute fragile mais elle brûle toujours.                Frère Roger

Prions avec la communauté.

Troisième temps :

Voici qu’il me faut encore accueillir la fatigue du jour. Quelquefois elle se ressent comme une satisfaction du travail choisi et accompli. Et j’affirme que c’est une bonne fatigue, une saine fatigue si elle est seulement physique.
Parfois elle se retourne contre moi-même, elle m’alourdit car mes « malheurs » sont amplifiés. Et ma relation aux autres en est impactée : soit je me retranche dans le silence soit des paroles dures jaillissent …
Une belle occasion d’accueillir ma faiblesse, ma déception bien réelle vis à vis de moi, vis à vis des autres.
C’est le mot de fraternité qui me vient aux lèvres : savoir m’accueillir comme frère de moi-même, de ce pauvre moi-même ; alors je pourrai commencer à accueillir l’autre, les autres. Eux aussi, comme moi, ont leur mystère, leur opacité, leurs ténèbres peut-être.

Le pape François écrit dans « Fratelli tutti » :                                                                                            « Le chemin vers une meilleure cohabitation implique toujours que soit reconnue la possibilité que l’autre fasse découvrir une perspective légitime, au moins en partie, quelque chose qui peut être pris en compte, même quand il s’est trompé ou a mal agi. En effet, « l’autre ne doit jamais être enfermé dans ce qu’il a pu dire ou faire, mais il doit être considéré selon la promesse qu’il porte en lui »,promesse qui laisse toujours une lueur d’espérance.
Dans les familles, tous contribuent au projet commun, tous travaillent pour le bien commun, mais sans annihiler chaque membre ; au contraire, ils le soutiennent, ils le promeuvent. Ils se querellent, mais il y a quelque chose qui ne change pas : ce lien familial. Les querelles de famille donnent lieu par la suite à des réconciliations. Les joies et les peines de chacun sont assumées par tous. Ça oui c’est être famille ! Si nous pouvions réussir à voir l’adversaire politique ou le voisin de maison du même œil que nos enfants, nos épouses, époux, nos pères ou nos mères, que ce serait bien ! Aimons-nous notre société ou bien continue-t-elle d’être quelque chose de lointain, quelque chose d’anonyme, qui ne nous implique pas, que nous ne portons en nous, qui ne nous engage pas ? »

Acceptons d’être ainsi interpellés par l’intensité de cette façon de vivre les relations humaines.

Accueillons ces paroles de François d’Assise :
« Nombreux sont ceux qui, s’adonnant aux prières et aux offices, font subir à leur corps beaucoup d’abstinences et d’afflictions, mais pour une seule parole qui leur semble être une injustice envers leur corps ou pour quelque chose qui leur est enlevé, les voici aussitôt scandalisés et perturbés. Ceux-là ne sont pas pauvres en esprit… » (Admonition 14)

Pour prier et méditer, voyons comment un frère franciscain, ermite en Ligurie (Italie) vit sa mission de témoin d’Évangile, notamment dans l’accueil des pèlerins sur le chemin d’Assise.

 

Prions encore :

Seigneur, apprends-moi à risquer la relation avec l’autre, celui qui m’est proche.
Tu le sais, il est plus facile de rester « centré » sur soi, de croire que ce que je vis suffit.
Tu m’apprends à élargir « les espaces de ma tente », à oser apporter ce que je pense, ressens comme une pierre pour construire une cathédrale.
Prendre la parole, c’est me découvrir avec mes richesses et mes pauvretés, c’est ouvrir ma porte pour que l’autre puisse dire ce qu’il pense, ressent.
Merci, Seigneur, pour nous avoir montré dans les Évangiles le goût et la passion que tu avais pour rencontrer tous types d’hommes qui croisaient ta route. Du lépreux à la prostituée, à l’inspecteur des impôts, en passant par les autorités religieuses, tu allais à leur rencontre avec confiance et amour. Guide-moi sur le chemin de l’échange avec mon frère différent, d’une autre culture, race.                                        (François, Poitiers)

           Poursuivons notre prière en prenant quelques instants de silence entre chaque intention.

Pour l’Église répandue à travers le monde, pour l’unité des chrétiens, Seigneur nous te prions

Pour tous ceux qui aiment Dieu, les croyants de toutes les religions, nous te prions

Pour la paix dans tant de régions du monde, pour ceux qui la recherchent, nous te prions

Pour ceux qui souffrent de la faim et de la pénurie d’eau, nous te prions

Pour ceux qui cherchent à rendre la terre habitable pour tous, à réduire les inégalités, prions

Chantons la prière de Jésus (avec les Petits Chanteurs de Grenoble):

 

Bénis-nous, ô Dieu qui aime chacun de nous et nous accompagne toujours dans notre humaine fragilité. Au nom du Père, du Fils et du St-Esprit.

Et pour me convertir,  si je faisais du neuf …?

par exemple : peut-être que je suis très accueillant et dans l’attente de qui viendra… Je pourrais réaliser un cadre (bien placé dans mon entrée) avec les photos ou les noms des personnes accueillies ces derniers mois. Sans oublier qu’ accueillir c’est aussi « aller au-devant de « ?

Le pape François nous donne quelques idées : « des mots d’encouragements qui réconfortent qui fortifient, qui consolent, qui stimulent » au lieu de « paroles qui humilient, qui attristent, qui irritent, qui dénigrent » (Fratelli tutti, n. 223). Parfois, pour offrir de l’espérance, il suffit d’être « une personne aimable, […], qui laisse de côté ses anxiétés et ses urgences pour prêter attention, pour offrir un sourire, pour dire une parole qui stimule, pour rendre possible un espace d’écoute au milieu de tant d’indifférence » (n. 224).

Pour aller plus loin dans mon cheminement de pèlerin :
Je peux lire aujourd’hui quelques passages du livre « Accueillir la Parole de Dieu avec François d’Assise » de Michel Hubaut, (Ed.Franciscaines 2007)

Etape 1 : PARTIR ENSEMBLE
Etape 2 : ACCUEILLIR CE QUI EST DONNE
Etape 3 : S’EMERVEILLER , COMMUNIER DANS LA PAIX
Etape 4 : PERSEVERER DANS LA JOIE INTERIEURE
Etape 5 : COMMENCER…

Pour ouvrir chaque étape, cliquer sur le titre. Bon chemin !