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Etape 3

S’ÉMERVEILLER , COMMUNIER DANS LA PAIX

Suggestion : Mon « décor » aujourd’hui pourrait être constitué d’éléments naturels issus de mon environnement… végétal, minéral, animal … Réels ou en photos ou dessinés …

Premier temps :

« Lorsque Claire envoyait  au-dehors les sœurs qui quêtaient, elle les exhortait à louer Dieu chaque fois qu’elles verraient de beaux arbres fleuris et feuillus ; et elle voulait qu’elles fassent de même à la vue des hommes et des autres créatures, afin que Dieu soit loué pour tout et en tout. »  (Procès de canonisation, 14.9)

 

Immergé dans la nature, je peux devenir réceptacle de toute la beauté qui m’entoure.
L’homme moderne, généralement citadin, vit parfois coupé de la nature, dans un monde virtuel à travers les moyens de communication, les écrans.
Il considère la nature comme un champ d’expérimentation sur lequel il pense avoir tout pouvoir mais dont il est retranché.
Aujourd’hui, sur ce chemin de pèlerinage, même s’il se fait devant un écran, je me sens partie intégrante de la nature, du cosmos, au même titre que les animaux, les plantes, les pierres, les étoiles. Je sens à quel point tout est en relation et je suis étonné, émerveillé.
Émerveillement devant la création, émerveillement devant l’homme, devant la créature que je suis.
Émerveillement qui me porte au respect, à l’infini respect de moi-même, de l’autre, de la création toute entière.

Je prends conscience de la responsabilité de chacun comme gérant de la création, de ma responsabilité propre, de l’unité profonde qui me relie aux autres, responsables de moi comme je suis responsable d’eux.

Alors, dans le silence, je laisse éclater ma joie, je goûte sobrement mais généreusement à toutes ces richesses qui me sont offertes en abondance.

Tournons-nous vers François et regardons-le s’émerveiller.

« En sorte d’être éveillé à l’ amour divin à partir de toutes choses, François exultait dans toutes les œuvres des mains du Seigneur,(Ps.91) et s’élevait vers leur raison vivifiante et leur cause à travers les spectacles agréables. Dans les belles choses, il contemplait le Très-Beau et poursuivait partout le Bien-Aimé en suivant les traces (Job.23 .11) imprimées dans les choses …  » (Legenda Major 9.1)

« Quelle gaieté penses-tu que la belle apparence des fleurs introduisait dans son esprit, tandis qu’il apercevait leur forme gracieuse et sentait à l’avance leur odeur suave ? […] Lorsqu’il trouvait une abondance de fleurs, il leur prêchait  et les incitait à la louange du Seigneur comme si elles étaient douées de raison». (1 Celano 81 )

A notre tour de nous émerveiller sur le chemin d’Assise !

 

« En fraternisant avec les créatures, François se replace parmi elles : il se reconnaît lui-même créature. Considérer comme des frères les plus humbles éléments cosmiques, c’est admettre que nous découlons de la même Origine, et que nous existons ensemble, eux et nous, en dépendance d’une même Source. Face au « Très-Haut », que « nul homme n’est digne de nommer », François se range « en grande humilité », parmi les créatures, reconnaissant ainsi que Dieu seul est Dieu. Sa communion fraternelle avec les créatures fait partie de sa démarche d’adoration. »                                                                                                      Éloi Leclerc

« Il parvint à un endroit, près de Bevagna, où se trouvait assemblée une très grande multitude d’oiseaux d’espèces diverses  : colombes, corneilles et d’autres qu’on appelle ordinairement des moineaux. En les voyant, le très bienheureux serviteur de Dieu François, en homme d’une très grande ferveur et qui portait un grand sentiment de piété et de douceur même aux créatures inférieures et privées de raison, courut vers eux, laissant ses compagnons sur le chemin. Une fois qu’il fut assez près, voyant que les oiseaux l’attendaient, il  les salua à sa manière habituelle. Mais voyant non sans étonnement que les oiseaux ne prenaient pas la fuite  comme ils le font d’ordinaire, il fut rempli d’une joie immense et les pria humblement, disant qu’ils devaient entendre la parole de Dieu. » (1Celano 58)

Et quant à moi ? la nature est-elle visage du Christ ?

Si oui, je rends grâce au Seigneur pour tant de beauté, pour l’offrande qu’il nous fait d’une création renouvelée à jamais.

Mais je lui demande aussi pardon pour tant de dégâts, d’atteintes à la pureté et à la beauté du monde, causés par l’humain, par moi.

« Un monde sans fleurs, sans oiseaux, sans enfants, serait un monde désenchanté.
Sans les fleurs, sans les oiseaux, sans les enfants, la terre serait dure. Je ne veux pas imaginer la tristesse d’un tel monde. Chaque créature, même la plus humble, a sa beauté et sa dignité.
La mouche est divine, le papillon est divin comme la souris, l’escargot ou la tortue.                          Tous resplendissent de la beauté de Dieu.
Comprendre cela m’a permis de vivre une vie heureuse, en amitié avec tous les vivants.»                                                                                                   Sœur Emmanuelle

Prions
Nous te louons, Père, avec toutes tes créatures.                                                                                       Elles sont remplies de ta présence comme de ta tendresse.  Loué sois-tu.
O Dieu, Un et Trine, communauté sublime d’amour infini, apprends-nous à te contempler dans la beauté de l’univers où tout nous parle de toi.
Éveille notre louange et notre gratitude pour chaque être que tu as créé.
Donne-nous la grâce de nous sentir intimement unis à tout ce qui existe.
Dieu d’amour, montre-nous notre place dans ce monde comme instruments de ton affection pour tous les êtres de cette terre, parce qu’aucun n’est oublié de toi.
Seigneur, saisis-nous par ta puissance et ta lumière pour protéger toute vie, pour préparer un avenir meilleur, pour que vienne ton Règne de justice, de paix, d’amour et de beauté.                     Loué sois-tu !                                          (extraits de la prière du pape François pour la création)

Chantons  le Cantique de frère Soleil (en communion avec nos sœurs et frères italiens…)
(Angelo Branduardi)

Deuxième temps :

Quelle chance, quelle grâce, quelle joie … de pouvoir entrer en communion avec la nature dont je ne suis qu’un modeste élément !
Tout, autour de nous, peut être sujet d’émerveillement car l’harmonie est là, même si parfois je ne la perçois pas.
Dans son Cantique de Frère Soleil, St-François exalte la nature mais surtout nous redit que ce sont nos sœurs et frères la constituant qui louent le Seigneur avec nous.

 

« François s’efforçait de se tenir toujours dans la jubilation du cœur, de conserver l’onction de l’Esprit et l’huile de l’allégresse. Il évitait avec le plus grand soin la si mauvaise maladie qu’est l’acédie, au point que, quand il la sentait s’insérer si peu que ce soit dans son esprit, il courait prier au plus vite. Il disait d’ailleurs : ‘Un serviteur de Dieu bouleversé pour quelque raison, comme cela est fréquent, doit aussitôt se lever pour prier et se maintenir dans la présence du Père suprême jusqu’à ce qu’il lui rende l’allégresse de son salut’ . » (2 Celano 125)

Seigneur, il est tellement facile pour nous de voir les « péchés écologiques » des autres, et d’être aveugles quant à notre propre péché et l’orgueil dans notre cœur. Donne-nous ton regard s’il te plaît, afin que nous puissions crier vers toi et être entendu : « Ô Dieu, aie pitié de moi, je suis un pécheur. »  (Luc 18.13)

« Que les cieux se réjouissent et que la terre exulte,
Que jubile la mer avec ses habitants,
Que fleurissent les plaines et chantent les forêts !
Chantez-lui un cantique nouveau.
Chantez le Seigneur, terre entière ! » (Psautier 7, 4-5)

Avec nos sœurs clarisses de Cormontreuil, nous prions Notre Père (explicité par St-François) :
https://clarisses-cormontreuil-catholique.fr/tu-veux-prier/prier-avec-le-notre-pere

Troisième temps :

« François rêve de chevalerie, de conquêtes, d’une belle carrière militaire. Il n’est pas pacifique par nature.
Un jour, il entend le Christ envoyer ses disciples en mission : « Quand vous irez de maison en maison, dites d’abord  » Paix à cette maison  » ! Il est touché et veut vivre cela.
Il va utiliser son ambition, ses énergies pour déclarer la paix, pour livrer le combat du Christ. Et il dira très souvent : » Que le Seigneur vous donne sa paix. « 
Il croit au rayonnement contagieux des cœurs pacifiés.
Se tairait-il aujourd’hui face aux conflits?
Certainement qu’il écrirait aux responsables à tous niveaux, il soutiendrait les pacifistes, les non-violents. Il se réjouirait de voir des frères s’engager courageusement dans des missions de paix (ACAT, Amnesty, cercles du silence)… »                               ( « La joie de vivre l’Évangile » Michel Hubaut)

Et moi ?
Pour communier dans la joie … si je m’engageais chaque jour à être semeur de paix ?                        Qu’est-ce à dire ?

 

Nous voulons espérer que Dieu nous donne l’attitude et les paroles de semeurs de Paix.             Aussi, nous prions :

Nous te louons pour les multitudes de femmes et d’hommes qui, à travers le monde, cherchent à être témoins de paix, de réconciliation, de communion.

Dieu de toute éternité, nous voudrions te chercher dans les silences de la prière et vivre de l’espérance découverte dans l’évangile.

Dieu de paix, donne-nous de regarder tout être humain comme un frère, avec une infinie tendresse et profonde compassion à l’exemple de ton serviteur François.

Bénis-nous, Jésus le Christ, dans ton évangile tu nous en assures : « Je ne vous laisserai jamais seuls, je vous enverrai l’Esprit-Saint. Il sera un soutien et un consolateur, il vous donnera d’être en communion avec Dieu jour après jour ». Au nom du Père et du Fils et du St-Esprit.

« Nous t’adorons, Seigneur Jésus Christ, dans toutes les églises du monde entier
et nous te bénissons d’avoir racheté le monde par ta sainte croix. »

Chantons  La valse des créatures
(auteur-compositeur Jacques Jouët/ADF BAYARD MUSIQUE / interprète J.Jouët)

 

Et pour me convertir, si  je faisais du neuf …?

par exemple : chaque jour, (me) dire de plus en plus souvent « que c’est beau ! » …

Pour aller plus loin dans mon cheminement de pèlerin :
Je peux lire aujourd’hui quelques passages du livre « Émerveillement et minorité » de Michel Sauquet, (Ed. Tallandier)

Etape 1 : PARTIR ENSEMBLE
Etape 2 : ACCUEILLIR CE QUI EST DONNE
Etape 3 : S’EMERVEILLER , COMMUNIER DANS LA PAIX
Etape 4 : PERSEVERER DANS LA JOIE INTERIEURE
Etape 5 : COMMENCER…

Pour ouvrir chaque étape, cliquer sur le titre. Bon chemin !

Etape 2

ACCUEILLIR CE QUI EST DONNE

Suggestion : dans mon carnet de bord, je note les noms de ces personnes qui m’envoient des petits signes par téléphone ou autres moyens, les informations qui m’interpellent au quotidien …

Premier temps :

Dans mon quotidien, que d’occasions d’accueillir …!
Dès le lever, il me faut accueillir (c’est mieux que ‘accepter’ !) tout ce qui ne dépend pas de moi : la météo, les infos à la radio, les appels au téléphone, un courrier attendu ou indésirable …
Si tout est à mon goût, me semble bon, pour moi et mes proches, quelle joie ! J’en viens parfois même à louer le Seigneur, comme s’il me favorisait …
Mais accueillir l’hostilité, les inquiétudes et les contrariétés ? Il va me falloir faire appel à toutes mes ressources physiques, morales, intellectuelles, spirituelles, et partager avec d’autres dans la confiance, dans l’aveu de mes limites.
C’est aussi prendre conscience de ma faiblesse, de mon dénuement, de ma pauvreté.
Savoir alors que je ne suis pas seul, savoir demander, vaincre ma pudeur ou mon orgueil, mendier si nécessaire, aller vers les autres, mes frères humains, et faire confiance.
Pour le croyant, je le sais, faire confiance à Dieu, c’est faire confiance à l’homme. Le chemin vers Dieu passe par l’homme.

Prions : Dans nos vies installées confortablement, dans nos cœurs alourdis, dans nos journées train-train … Seigneur, réveille en nous la vraie vie. Qu’elle nous ouvre un chemin vers la liberté, la joie, la fraternité à construire chaque jour.

François accueillait l’adversité, les personnes différentes, les événements …

« Quand il est fait prisonnier durant la guerre entre Pérouse et Assise, tandis que ses compagnons s’abandonnaient à la tristesse, François exultait dans le Seigneur, riait et se moquait de ses chaînes. Parmi les prisonniers, il y avait notamment un chevalier orgueilleux et insupportable : tous avaient décidé de le tenir à l’écart, mais il ne put venir à bout de la patience de François qui supporta l’insupportable et le réconcilia avec tous ses compagnons. «                                                                                                                           (2 Celano 1.4)

« Je vais t’expliquer comme je le puis ton cas de conscience. Des soucis ou des gens – frères et autres personnes – t’empêchent d’aimer le Seigneur Dieu ? Eh bien ! même si en plus, ils allaient jusqu’à te battre, tu devrais tenir tout cela pour une grâce. Tu dois vouloir la situation telle qu’elle est, et non pas la vouloir différente. Considère cela comme une vraie charge ou « obédience » que le Seigneur Dieu et moi nous t’imposons, car telle est, j’en suis certain, l’obéissance véritable. Aime ceux qui te causent des ennuis . N’exige pas d’eux, sauf si le Seigneur t’indique le contraire, un changement d’attitude à ton égard. C’est tels qu’ils sont que tu dois les aimer, sans même vouloir qu’ils soient ( à ton égard) meilleurs chrétiens. Cela sera pour toi plus méritoire que la vie en ermitage. »                                                                                                                                                      (Lettre à un Ministre, 1-8)

Sans doute avons-nous l’expérience d’accueillir des visiteurs non invités ou même d’avoir été reçus de manière imprévue chez des inconnus. Que se passe-t-il alors en nous ?

Prenons un peu de temps pour y réfléchir en toute vérité.

« N’oubliez pas l’hospitalité, car, grâce à elle, certains, sans le savoir, ont accueilli des anges. » (Hb, 13,2)

Voici le témoignage de Louise. Dans sa « maison de Béthanie » elle vit en permanence l’accueil fraternel de personnes vulnérables, souvent rejetées socialement. Et dans un surcroît de générosité, elle accueille les pèlerins du chemin d’Assise !

Je me réjouis de témoigner du bonheur d’accueillir à Béthanie les Pèlerins de la Paix.
Merci à l’association venue en 2007/2008 bouleverser notre train-train et ouvrir notre maison sur d’autres horizons. Je n’en veux pour preuve que le bonheur de nos résidents, SDF. ou demandeurs d’asile, sans papiers , pour qui les pèlerins sont des frères, des amis attendus et aimés avant de les connaitre. Entre la préparation des repas, des chambres, de la salle à manger, l’accueil et le partage de vie dans les différences, chacun assure ses responsabilités avec fébrilité. Réconforter, soigner les pieds ou les genoux, témoigner de notre vie et partager un temps de louange et d’action de grâce, chaque pèlerin apporte un souffle de grâce. Nous avons accueilli plus de 700 Pèlerins en 12  années, à pieds, à cheval ou en vélo. Il faut parfois aller chercher les plus fatigués ou ceux qui n’ont pas trouvé de gite. Être accueillant c’est se rendre disponible pour l’hôte de passage, car en lui, c’est Jésus qui s’invite à la fête.
Très chers Amis Pèlerins qui avez partagé pour un soir ou quelque jours, notre vie fraternelle,        avec ses joies et ses peines, et qui nous avez apporté le souffle de l’Esprit qui vous anime,               vous êtes ce rayon d’espérance qui éclaire la routine des jours,                                                            Vous venez nous bousculer, pour ouvrir toujours plus grand notre cœur.                                         Merci à tous, pour votre amitié, vos prières, vos dons et vos encouragements.                                    Votre souvenir habite et anime notre cœur.                                                                                                     Que le Seigneur vous bénisse et vous garde dans sa paix et sa Joie.
                              PAX et BONUM
                                                     Louise et tous ses frères et soeurs de Béthanie 

Chantons : Merci à ceux qui aiment
(Gianadda/Langree/Studio SM)

Deuxième temps :

Il est un lieu-phare sur le chemin vers Assise. Un village de Bourgogne, Taizé, où convergent depuis 70 ans des milliers de jeunes en recherche.

Une communauté œcuménique dont la règle de vie est si proche de l’esprit de St-François !

« Les jeunes ont commencé à venir plus nombreux dans les années 1958-1960. Nous n’avons rien fait pour les attirer. C’était un étonnement : comment est-ce possible que les jeunes viennent dans une période où ils ne vont plus participer à la prière dans les églises ? Nous ne pouvions pas les renvoyer, ils venaient pour prier, pour chercher. Mais nous n’avions pas de place pour les accueillir. […] Nous nous sommes dit : « Où est l’hospitalité selon l’Évangile, si nous les laissons loin ? » […] Voyant sur notre colline tant de visages de jeunes, non seulement de l’Europe occidentale et orientale, mais aussi, de plus en plus, des autres continents, nous comprenons qu’ils viennent avec des questions vitales, en particulier celle-ci : où trouver un sens à ma vie ? […] Nous souhaitons être pour eux des hommes d’écoute, et non des maîtres spirituels. »                                                                                                  Frère Roger (cité dans « Choisir d’aimer »  Les Presses de Taizé 2006)

Des frères nous parlent du pèlerinage de confiance proposé par la communauté.

 

Dieu de tous les humains, quand nous avons le simple désir d’accueillir ton amour,                                une flamme s’allume peu à peu au tréfonds de notre âme.                                                                          Elle peut être toute fragile mais elle brûle toujours.                Frère Roger

Prions avec la communauté.

Troisième temps :

Voici qu’il me faut encore accueillir la fatigue du jour. Quelquefois elle se ressent comme une satisfaction du travail choisi et accompli. Et j’affirme que c’est une bonne fatigue, une saine fatigue si elle est seulement physique.
Parfois elle se retourne contre moi-même, elle m’alourdit car mes « malheurs » sont amplifiés. Et ma relation aux autres en est impactée : soit je me retranche dans le silence soit des paroles dures jaillissent …
Une belle occasion d’accueillir ma faiblesse, ma déception bien réelle vis à vis de moi, vis à vis des autres.
C’est le mot de fraternité qui me vient aux lèvres : savoir m’accueillir comme frère de moi-même, de ce pauvre moi-même ; alors je pourrai commencer à accueillir l’autre, les autres. Eux aussi, comme moi, ont leur mystère, leur opacité, leurs ténèbres peut-être.

Le pape François écrit dans « Fratelli tutti » :                                                                                            « Le chemin vers une meilleure cohabitation implique toujours que soit reconnue la possibilité que l’autre fasse découvrir une perspective légitime, au moins en partie, quelque chose qui peut être pris en compte, même quand il s’est trompé ou a mal agi. En effet, « l’autre ne doit jamais être enfermé dans ce qu’il a pu dire ou faire, mais il doit être considéré selon la promesse qu’il porte en lui »,promesse qui laisse toujours une lueur d’espérance.
Dans les familles, tous contribuent au projet commun, tous travaillent pour le bien commun, mais sans annihiler chaque membre ; au contraire, ils le soutiennent, ils le promeuvent. Ils se querellent, mais il y a quelque chose qui ne change pas : ce lien familial. Les querelles de famille donnent lieu par la suite à des réconciliations. Les joies et les peines de chacun sont assumées par tous. Ça oui c’est être famille ! Si nous pouvions réussir à voir l’adversaire politique ou le voisin de maison du même œil que nos enfants, nos épouses, époux, nos pères ou nos mères, que ce serait bien ! Aimons-nous notre société ou bien continue-t-elle d’être quelque chose de lointain, quelque chose d’anonyme, qui ne nous implique pas, que nous ne portons en nous, qui ne nous engage pas ? »

Acceptons d’être ainsi interpellés par l’intensité de cette façon de vivre les relations humaines.

Accueillons ces paroles de François d’Assise :
« Nombreux sont ceux qui, s’adonnant aux prières et aux offices, font subir à leur corps beaucoup d’abstinences et d’afflictions, mais pour une seule parole qui leur semble être une injustice envers leur corps ou pour quelque chose qui leur est enlevé, les voici aussitôt scandalisés et perturbés. Ceux-là ne sont pas pauvres en esprit… » (Admonition 14)

Pour prier et méditer, voyons comment un frère franciscain, ermite en Ligurie (Italie) vit sa mission de témoin d’Évangile, notamment dans l’accueil des pèlerins sur le chemin d’Assise.

 

Prions encore :

Seigneur, apprends-moi à risquer la relation avec l’autre, celui qui m’est proche.
Tu le sais, il est plus facile de rester « centré » sur soi, de croire que ce que je vis suffit.
Tu m’apprends à élargir « les espaces de ma tente », à oser apporter ce que je pense, ressens comme une pierre pour construire une cathédrale.
Prendre la parole, c’est me découvrir avec mes richesses et mes pauvretés, c’est ouvrir ma porte pour que l’autre puisse dire ce qu’il pense, ressent.
Merci, Seigneur, pour nous avoir montré dans les Évangiles le goût et la passion que tu avais pour rencontrer tous types d’hommes qui croisaient ta route. Du lépreux à la prostituée, à l’inspecteur des impôts, en passant par les autorités religieuses, tu allais à leur rencontre avec confiance et amour. Guide-moi sur le chemin de l’échange avec mon frère différent, d’une autre culture, race.                                        (François, Poitiers)

           Poursuivons notre prière en prenant quelques instants de silence entre chaque intention.

Pour l’Église répandue à travers le monde, pour l’unité des chrétiens, Seigneur nous te prions

Pour tous ceux qui aiment Dieu, les croyants de toutes les religions, nous te prions

Pour la paix dans tant de régions du monde, pour ceux qui la recherchent, nous te prions

Pour ceux qui souffrent de la faim et de la pénurie d’eau, nous te prions

Pour ceux qui cherchent à rendre la terre habitable pour tous, à réduire les inégalités, prions

Chantons la prière de Jésus (avec les Petits Chanteurs de Grenoble):

 

Bénis-nous, ô Dieu qui aime chacun de nous et nous accompagne toujours dans notre humaine fragilité. Au nom du Père, du Fils et du St-Esprit.

Et pour me convertir,  si je faisais du neuf …?

par exemple : peut-être que je suis très accueillant et dans l’attente de qui viendra… Je pourrais réaliser un cadre (bien placé dans mon entrée) avec les photos ou les noms des personnes accueillies ces derniers mois. Sans oublier qu’ accueillir c’est aussi « aller au-devant de « ?

Le pape François nous donne quelques idées : « des mots d’encouragements qui réconfortent qui fortifient, qui consolent, qui stimulent » au lieu de « paroles qui humilient, qui attristent, qui irritent, qui dénigrent » (Fratelli tutti, n. 223). Parfois, pour offrir de l’espérance, il suffit d’être « une personne aimable, […], qui laisse de côté ses anxiétés et ses urgences pour prêter attention, pour offrir un sourire, pour dire une parole qui stimule, pour rendre possible un espace d’écoute au milieu de tant d’indifférence » (n. 224).

Pour aller plus loin dans mon cheminement de pèlerin :
Je peux lire aujourd’hui quelques passages du livre « Accueillir la Parole de Dieu avec François d’Assise » de Michel Hubaut, (Ed.Franciscaines 2007)

Etape 1 : PARTIR ENSEMBLE
Etape 2 : ACCUEILLIR CE QUI EST DONNE
Etape 3 : S’EMERVEILLER , COMMUNIER DANS LA PAIX
Etape 4 : PERSEVERER DANS LA JOIE INTERIEURE
Etape 5 : COMMENCER…

Pour ouvrir chaque étape, cliquer sur le titre. Bon chemin !